Tout savoir sur les compresseurs : à quoi ça sert et comment ça marche ?
Publié le jeudi 14 mars 2019
Il existe une large variété d’effets pour le studio dont certains d’entre eux s’avèrent être indispensables pour l’enregistrement. Le compresseur, par exemple, est l’outil de traitement audio le plus utilisé par le grand public. Il peut prendre la forme d’un logiciel ou d’un véritable appareil. Mais qu’est-ce qu’un compresseur exactement ? Que fait-il et comment pouvez-vous l’utiliser ? Lisez la suite pour en savoir plus !
- Le compresseur en quelques mots
- Contrôle manuel
- Fonctions de base
- Attaque et relâchement
- Ratio
- Pour les experts : Sidechain
- Le compresseur : explication approfondie
- Le vocabulaire du compresseur
- Limiteur
- Problèmes pratiques
- Les compresseurs plus complexes
- Applications créatives
- Types de compresseurs
- Caractère
- VCA
- FET
- Optique
- Compresseurs Delta-Mu
- Voir également
Le compresseur en quelques mots
S’il s’agit de la première fois que vous rencontrez le terme de compresseur, l’introduction ci-dessous pourrait vous suffire. Si vous voulez au contraire en savoir plus, nous vous recommandons de lire également le paragraphe intitulé « Le compresseur : explication approfondie ».
Contrôle manuel
Croyez-le ou non mais avant l’apparition des compresseurs, toutes les stations de radio avait un ingénieur du son dont le travail consistait à modifier manuellement tous les réglages du volume. Il devait donc faire preuve d’une grande dextérité et d’un temps de réaction exemplaire. Pour les émissions de radio, il était important que la plage dynamique de la musique n’est pas une trop grande amplitude. Sinon, les passages trop faibles étaient inaudibles à cause des interférences et les passages trop forts provoquaient une distorsion. Dans les années 50, ces ingénieurs ont été remplacés par les premiers compresseurs de dynamique. Les producteurs de musique ont très vite découvert que les compresseurs étaient bien plus qu’un simple appareil permettant de contrôler automatiquement le volume. Ils ont commencé à utiliser des compresseurs en raison de leurs effets collatéraux. La musique avait ainsi plus de punch et de précision, et…. elle devenait plus forte.
Fonctions de base
Bien qu’il y ait des compresseurs de tout type et de toute taille, leur principe de fonctionnement est comparable. Le signal entre via l’entrée ligne et un détecteur mesure l’amplitude du signal entrant. Le compresseur, lui, ajuste le volume selon les réglages et transmet le signal vers la sortie ligne. Les compresseurs sont souvent placés entre un préampli micro et un enregistreur ou dans la boucle d’effets d’un canal de votre console de mixage. Les compresseurs se distinguent entre eux par le nombre de paramètres disponibles. Presque tous les compresseurs sont équipés d’un réglage threshold. Le threshold est le seuil à partir duquel le compresseur commence à intervenir. De plus, la plupart des compresseurs sont munis d’une fonction dite make-up gain. Ce paramètre sert à compenser la perte de gain en sortie qui est causée par la compression.
Attaque et relâchement
Les compresseurs les plus perfectionnés vous permettent de régler le temps de réaction après le dépassement du seuil et la durée pendant laquelle il continue à fonctionner. Ces fonctions sont appelées respectivement attaque et relâchement (attack et release en anglais). Elles ont un impact significatif sur le punch et le caractère rythmique du son d’origine. Une attaque rapide permet de réduire immédiatement les crêtes et d’obtenir un son plus doux et plus rond. Une attaque lente, par contre, affecte le son après le pic initial. Elle vous permet de mettre l’accent sur les crêtes, ce qui est préférable pour l’enregistrement d’une batterie par exemple. Avec des temps de relâchement courts, le niveau sonore est rétabli très rapidement après le dépassement du seuil. La réverbération de la salle d’enregistrement ou le sustain de l’instrument ne sont dans ce cas pas atténués et dans certains cas même amplifiés.
Ratio
Sur les compresseurs les plus sophistiqués, vous pouvez souvent régler également le facteur d’atténuation du signal après le dépassement du seuil, c’est-à-dire la quantité de compression appliquée au signal. C’est ce qu’on appelle le ratio et qui est exprimé par exemple sous la forme suivante : 2:1. Plus le premier chiffre est élevé, plus le compresseur travaillera ardemment. Un limiteur est en fait un compresseur avec un rapport extrêmement élevé (infini:1), ce qui signifie que les crêtes ne sont pas atténuées lorsqu’elles dépassent le seuil, mais elles sont complètement supprimées.
Pour les experts : Sidechain
Le fonctionnement d’un compresseur dépend fortement du signal qu’il « entend ». En général, le signal entrant dans un compresseur possède également un effet, mais ce n’est pas toujours le cas. Sur certains compresseurs, vous pouvez également « écouter » un autre signal que celui passant par l’entrée. Cette technique est appelée sidechaining. Elle est régulièrement utilisée dans les productions EDM. Par exemple, vous pouvez appliquer une compression à une partie du synthétiseur pendant que le compresseur « écoute » le kick. Le résultat est que le synthétiseur est évincé à chaque kick, ce qui donne cet effet typique qui fait bien ressortir les basses.
Le compresseur : explication approfondie
Avec un compresseur, vous modifiez la plage dynamique d’un signal. Certaines parties faibles ou fortes du signal audio peuvent ainsi être atténuées ou intensifiées. Pour ce faire, le compresseur vérifie le signal audio et le laisse en principe passer sans interférer. La situation est différente si le signal audio possède une certaine intensité, le compresseur entre alors en action et réduit temporairement l’intensité du signal audio. La forte crête du signal est ainsi réduite. C’est le principe de la compression, mais il existe de nombreuses variantes de cette technique, dont nous parlerons ultérieurement (voir le paragraphe : Les compresseurs plus complexes).
Le vocabulaire du compresseur
Les termes mentionnés ci-dessous ne s’appliquent pas à tous les compresseurs. Vous ne les retrouverez certainement pas sur une pédale d’effet pour guitare, car elle n’a tout simplement pas la place requise pour accueillir tous les paramètres éventuels. Nous avons délibérément laissé ces termes en anglais, car c’est de cette manière qu’ils sont généralement affichés sur le compresseur.
input
Input correspond au niveau d’entrée ; en d’autres termes, la puissance du signal qui entre dans le compresseur. Il est recommandé d’utiliser toute la plage dynamique. Si vous savez qu’il y a un pic dans votre signal, réglez l’entrée de manière à ce que le pic entre dans le compresseur au maximum, mais sans saturer.
threshold
Threshold est le seuil à partir duquel le compresseur commence à fonctionner. Sa mise en action se produit lorsque le signal entrant est plus fort que le seuil. Un réglage de 0 dB signifie que le compresseur ne réagit pas. Un réglage de -3 dB signifie que le compresseur fonctionnera si le signal entrant est plus fort que -3 dB. Des valeurs threshold extrêmes telles que -30 dB entraînent également une compression extrême.
ratio
Le compresseur a détecté un pic et veut le réduire. Avec le ratio, vous indiquez la valeur à laquelle le signal doit revenir. Avec un ratio de 1:1, rien ne se passe, avec un ratio de 2:1, l’intensité sonore est réduite de moitié. Avec un ratio de 4:1, il reste un quart de l’intensité sonore et avec un ratio de ∞:1 (infini:1), la dynamique disparaît. Ce dernier est l’effet le plus extrême, plus le chiffre de gauche est proche de 1, plus l’effet est subtil.
hard-knee/soft-knee
Le graphique ci-dessus montre une inclinaison angulaire avec un changement net, il s’agit du « hard-knee ». Ce point de basculement pourrait également avoir une forme plus courbe, dans ce cas on l’appelle « soft-knee ». L’influence sur le son est un peu plus légère avec le soft-knee. Il n’y a pas de véritables règles d’application ; utilisez ce qui vous semble le mieux et jugez en fonction de la situation ou de l’instrument.
attack
Avec l’attaque, vous définissez la vitesse à laquelle le volume doit diminuer lorsque le compresseur se met en marche. L’astuce consiste à suivre de près l’énergie d’un instrument spécifique en ajustant le temps d’attaque.
release
Il n’est pas surprenant que le réglage release (relâchement en français) soit la vitesse à laquelle le volume revient à son ancien niveau. C’est ce paramètre de relâchement qui provoque l’effet de pumping bien connu dans la musique électronique.
make-up gain, output gain
Il vous apparaîtra désormais clairement que la compression réduit la plage dynamique et supprime les crêtes. En principe, ce processus rend votre signal plus faible. Un bouton de gain ou de sortie est présent pour rendre votre signal de nouveau plus fort. Dans les logiciels, et très occasionnellement dans le cas des appareils haut de gamme comme l’API 2500, il existe souvent une option make-up gain automatique. Cela signifie que le signal est toujours augmenté après la compression. En réalité, les signaux les moins forts sont rendus plus forts alors que les signaux forts restent à peu près les mêmes. La plupart des ingénieurs du son expérimentés ne voient pas l’intérêt d’un make-up gain automatique, c’est pourquoi cette option n’est pas souvent intégrée sur les compresseurs présents en studio. Il semble donc que ce soit une caractéristique typique des logiciels.
Limiteur
Il est bon de mentionner également le rôle d’un limiteur. Le limiteur est en fait une variation du principe de la compression, le ratio d’un limiteur est en théorie ∞:1 (infini:1). En pratique, vous verrez que les compresseurs-limiteurs et les ingénieurs du son considèrent déjà un rapport de 10:1 comme limiteur. Un limiteur est principalement un outil permettant de résoudre des problèmes, il ne sert pas à mettre en oeuvre des solutions créatives. Les stations de radio l’utilisent pour maximiser leur signal. Pour les appareils électroniques grand public, un limiteur sert à éviter les signaux trop forts qui pourraient causer des dommages auditifs. Pour les logiciels, on utilise le terme de « brickwall limiter », il s’agit d’une méthode simple pour augmenter le volume d’un signal numérique. L’écrêtage se produit lorsque les sommets sont coupés en suivant une ligne droite. Il peut être très subtil, mais avec de grandes quantités, vous l’entendrez comme un signal saturé. Cela ne posera pas vraiment de problème pour les batteries et d’autres instruments similaires, mais ça sera le cas pour les sons subtils, comme un piano joué doucement.
Problèmes pratiques
Contrairement à un EQ ou à une reverb qui sont principalement des effets créatifs, un compresseur permet de résoudre des problèmes. Voici quelques problèmes pratiques.
chant stable
En studio ou sur scène, lorsqu’un chanteur chante derrière un micro installé sur un pied et qu’il se balance d’avant en arrière ou qu’il bouge la tête, alors, la distance par rapport au micro augmente et diminue constamment, ce qui entraîne une fluctuation du volume. Et c’est quelque chose d’embêtant pour un ingénieur du son ! Un compresseur situé après le micro (par exemple dans le préampli micro) ramène ces fluctuations à un niveau relativement constant. Il existe une exception à cette règle : les trompettes dans un grand orchestre de type big band. Vous voyez souvent les trompettistes se balancer dans toutes les directions, ce qui contribue également au show. Dans ce genre de situation, cela n’a aucun sens de mettre un micro avec un compresseur devant des trompettistes. Dès que les trompettes pointent dans l’autre direction, vous perdez 20 dB et il n’est pas vraiment possible d’utiliser le compresseur pour lutter contre ce phénomène. La solution est d’utiliser un micro clip-on (c’est-à-dire un micro qui est attaché directement sur l’instrument).
rapport signal-bruit
Autrefois, quand par exemple on faisait encore des cassettes et que le matériel était un peu moins propre, il y avait des bruits de fond. Ce bruit parasite était toujours là, mais plus le signal sonore désiré est fort, plus le rapport signal/bruit est faible. Ce que vous voulez donc, c’est que la musique (ou le son au sens large du terme) soit aussi forte que possible sur la cassette. Un compresseur garantit qu’un morceau possède un volume constant sur toute la ligne.
radio et volume constant
Le problème de la musique classique est son énorme plage dynamique, ce qui peut compliqué son écoute sur un autoradio. Une partie est très forte tandis que l’autre est très faible. Un compresseur ne sera pas d’un grand secours, mais cela explique pourquoi la musique pop fonctionne beaucoup mieux sur un autoradio. La pop est par nature plus constante dans son volume et a été passée de toutes parts à travers des compresseurs par le producteur. Une station de radio applique également un compresseur général. Le fait que les différents morceaux de musique ont leur propre volume, et qu’une station de radio souhaite en principe diffuser avec un volume constant, est une autre raison d’utiliser un compresseur. En parlant de stations de radio, le « voice ducking » est un réglage extrême du compresseur qui fait que le volume de la musique diminue lorsque l’animateur radio parle.
Les compresseurs plus complexes
Pour faire simple, un compresseur contrôle le volume si le signal entrant dépasse une certaine limite. Tout cela est très basique, et bien qu’il y ait encore des compresseurs basiques en fabrication, il existe également des modèles qui peuvent offrir plus de possibilités. Voici un aperçu des fonctionnalités supplémentaires :
side-chaining
Dans un compresseur basique, le signal audio lui-même était le déclencheur du compresseur. S’il y avait un pic dans ce signal, il était traité. Si un compresseur permet de travailler en mode sidechain, il est possible d’utiliser un autre signal comme déclencheur. En d’autres termes, si le signal principal est un quatuor à cordes et que le signal side-chaining est une grosse caisse bruyante, alors le résultat sera le quatuor à cordes (et seulement cela !) avec une compression déclenchée par cette grosse caisse. Le quatuor à cordes est un exemple un peu extrême, mais dans le genre EDM c’est une pratique récurrente. Le side-chaining offre de nombreuses possibilités créatives, c’est absolument un plus lorsqu’un compresseur offre cette possibilité.
fréquences filtrées
Que se passe-t-il si vous voulez appliquer une compression subtile au son global, où l’ensemble des instruments est le déclencheur ? Vous risquez que la grosse caisse supprime involontairement tous les moments de déclenchement. Vous pourriez travailler avec des bus de mixage (tant au niveau matériel que logiciel) où la grosse caisse est envoyée vers son propre bus tandis que tous les autres instruments vont vers un bus séparé. Sur le bus d’instruments, vous mettez un compresseur, la grosse caisse reste intacte et n’influence pas les instruments. C’est exactement pour cette raison qu’il existe des compresseurs dotés d’un tel filtre passe-bas. Le modèle Emperical Labs EL8-X Distressor en est un bon exemple. Cependant, il s’agit généralement de compresseurs haut de gamme.
Compression multibande
Avec un compresseur multibande, vous divisez votre signal audio en plusieurs gammes de fréquences, quatre étant assez courantes. Les gammes de fréquences sont réglables et peuvent même se chevaucher. Vous avez ensuite les quatre signaux audio, suivis d’un compresseur dédié pour chaque signal (chacun avec ses propres réglages). Dans les logiciels, c’est une option assez courante (iZotope Ozone la propose).
Applications créatives
Bien entendu, il existe aussi des applications amusantes et créatives, un compresseur n’est pas uniquement destiné à résoudre des problèmes. Pour toutes les applications créatives, il n’y a en fait aucune règle qui s’applique, il appartient à l’utilisateur de juger du résultat.
effet de pumping
L’une des applications les plus connues est l’effet de pumping provoqué par les basses dans la musique EDM. Il a définitivement quelque chose de stimulant et donne envie de bouger. Est-ce nouveau ? Pas tout à fait. Les musiciens qui jouaient de l’orgue électronique dans les années 70 et 80 (pas les orgues d’église) disposaient déjà d’une pédale permettant d’ajuster le volume de l’orgue dans son ensemble. En jouant avec cette pédale, ils avaient en fait une sorte de compresseur manuel sous le pied. Le choix le plus logique pour un compresseur pour le genre EDM est celui avec l’option de side-chaining. La grosse caisse (sur sa propre piste) devient alors le déclencheur pour le reste de l’arrangement qui se trouve sur une piste différente.
le potentiel de la douceur
Une autre application consiste à rendre plus forts les instruments ayant un son faible. Si les instruments ne sont pas joués trop fort, ils sonneront subrepticement un peu plus chauds et plus mélodieux. C’est un conseil de nul autre que le compositeur Hans Zimmer ! Il y a quelque temps, il a publié son avis à ce sujet sur un forum. Avec un compresseur et un bon make-up gain, ces instruments au son faible deviennent plus forts et la musique dans son ensemble devient plus chaleureuse et s’embellie. Bien sûr, c’est subjectif, mais beaucoup de personnes pensent qu’un compresseur, qui rend l’ensemble de la musique un peu plus forte, apporte quelque chose de bénéfique.
batteries avec du punch
Les échantillons de grosse caisse d’un clavier ou d’un synthétiseur ont généralement du punch. Si vous jouez sur une vraie grosse caisse dans un magasin de musique et le son sera très différent. Avec un compresseur, vous pouvez accentuer le déclenchement d’une grosse caisse par une attaque rapide, un relâchement lent et un grand ratio. Le son de base devient notamment un peu plus court car le compresseur fait son travail très rapidement. La sortie et le gain vous ramènent en amont de sorte que le début initial sonne très fort. Vous pouvez faire la même chose avec votre caisse claire ; c’est moins courant avec les toms. Il est également préférable de laisser les cymbales tranquilles lorsqu’il s’agit de compresseurs. Si vous utilisez également des micros overhead, il est conseillé d’appliquer une compression courte. Cela dit, ces grosses caisses et caisses claires courtes dans un synthétiseur peuvent aussi être (en partie) synthétiques. Une attaque avec du punch n’est pas difficile à réaliser avec une synthèse sonore. Mais en principe, on peut supposer que les big bands utilisent beaucoup les compresseurs pour leurs grosses caisses, leurs caisses claires et leurs overheads. De nombreux producteurs débutants ne le savent pas d’ailleurs – vous avez donc appris quelque chose de nouveau !
une chaîne de compresseurs
Il existe une autre astuce que les ingénieurs du son expérimentés utilisent. Vous avez probablement déjà remarqué que beaucoup de musiques commerciales sonnent assez fortes. Maintenant que vous savez comment fonctionnent les compresseurs, vous vous demandez peut-être pourquoi vous entendez si peu l’effet des basses. Ce que font les ingénieurs du son, c’est de connecter en série un certain nombre de compresseurs. La sortie du compresseur n° 1 va à l’entrée du compresseur n° 2, et cette sortie va à nouveau à l’entrée du compresseur n° 3, et ainsi de suite. Lorsque chaque compresseur est utilisé très subtilement, vous obtiendrez de très bons résultats. Ce que vous obtenez est similaire au soft-knee expliqué précédemment. Mais là où la courbe d’un soft knee est assez limitée, une chaîne de compresseurs fournit une courbe beaucoup plus importante. Cette méthode est surtout utilisée pour le mastering.
préparation des échantillons
Il existe une autre application intéressante, bien qu’un peu farfelue pour la plupart. Mais qui sait, vous êtes peut-être créatif ! Si vous êtes occupé à faire des petits/courts échantillons pour de petits samplers (tels que des ordinateurs et des samplers rétro), un compresseur sera bénéfique. Les instruments comme le piano, la guitare ou la harpe ont un déclin naturel (leur volume diminue progressivement). Surtout avec les samplers ayant peu de mémoire, il est souhaitable que les sons puissent être mis en boucle. La mise en boucle d’un son déclinant est plutôt délicate, car l’énergie à la fin ne correspond pas à celle du début de la boucle. La mise en boucle d’une seule séquence est une solution, mais elle enlève de la vitalité au son. Un échantillon de quelques secondes est un meilleur choix. Un compresseur sur ces sons peut être un moyen de les rendre plats en termes de dynamique. Faire une boucle qui semble raisonnable est alors beaucoup plus facile. Bien sûr, l’extinction initiale de l’instrument vous manque, mais là, une enveloppe régulière offre une solution. Pour beaucoup, cette histoire ressemblera à la mise en marche d’une voiture ancienne. Mais si vous avez grandi avec ce genre de technologie dans les années 80 et au début des années 90, alors vous pouvez en faire quelque chose.
Types de compresseurs
Si vous envoyez un signal audio via un compresseur, c’est comme si quelqu’un avait constamment le doigt sur le fader. Les passages trop bruyants sont réduits, ce qui diminue la plage dynamique. Simple, non ? Mais pourquoi y a-t-il tant de compresseurs différents sur le marché ? Et pourquoi les vieux modèles des années 50, 60 et 70 sont-ils si populaires ?
Caractère
Le caractère d’un compresseur est largement déterminé par la façon dont l’appareil détecte la puissance sonore. Ainsi, le comportement d’attaque, de relâchement et du ratio des différents modèles de compresseurs varie considérablement. Un modèle peut fonctionner de manière complètement linéaire et utiliser le temps de relâchement et le ratio que vous avez fixés, indépendamment de la durée de dépassement du seuil. Avec d’autres modèles, le comportement est complètement dépendant de la source sonore. Enfin, chaque compresseur est équipé d’un ampli pour le make-up gain. L’appareil atténue le signal, ce qui doit donc être compensé. Enfin, un ampli à lampes produit un son différent de celui d’un ampli à transistor, donc cela joue également un rôle sur le son d’un compresseur.
VCA
Nous commençons par les compresseurs VCA, parce qu’en termes de disposition et de son, ils ressemblent le plus aux compresseurs que l’on retrouve dans tous les DAW. VCA est l’abréviation de Voltage Controlled Amplifier qui se traduit en français par amplificateur à tension contrôlée. Une puce VCA fonctionne très rapidement et peut être réglée avec une grande précision. Tous les paramètres connus, tels que le ratio, l’attaque et le relâchement, peuvent être trouvés sur les compresseurs VCA les plus courants. Les compresseurs VCA sont d’excellents outils pour résoudre les problèmes et sont souvent utilisés pour contrôler les pics trop prononcés. Ils le font de manière prévisible et transparente. C’est pourquoi ils sont très populaires pour le bus master. Parmi les compresseurs VCA célèbres, citons le DBX 160 et le compresseur de bus SSL série G. Il ne faut pas s’attendre à de grandes choses de la part d’un tel compresseur, alors si vous cherchez un rendu plus intéressant et chaleureux, vous feriez mieux de continuer à lire.
FET
Dans cette catégorie, nous ne parlons que d’un seul compresseur : l’UREI 1176 (photo ci-dessus). Il existe d’innombrables clones de ce compresseur, tant sous forme de matériel que de plugin. FET est l’abréviation de Field Effect Transistor ou en français transistor à effet de champ. Il s’agit d’un transistor qui imite les caractéristiques sonores d’une lampe. Le fonctionnement est similaire à celui d’un compresseur VCA, mais le son a beaucoup plus de caractère. Cela est dû à la distorsion harmonique et au comportement d’attaque et de relâchement. Les compresseurs FET sont parfaits pour donner plus d’attitude aux voix et à la batterie. Le mode « all-buttons-in » est une astuce populaire pour déformer les micros d’une batterie au-delà de toute reconnaissance.
Optique
Les compresseurs optiques sont un peu un cas à part. La tension d’entrée est utilisée pour allumer une lampe. La lumière est ensuite recueillie par une cellule photosensible. Ainsi, en fonction de l’intensité lumineuse, un compresseur optique détermine quand commencer la compression et de combien atténuer le signal. Comme une ampoule ne brille jamais immédiatement à pleine puissance et ne s’éteint jamais d’un seul coup, ces compresseurs sont assez lents. En raison de cette compression progressive, ils sont très populaires pour le chant et la basse. En fait, on peut faire très peu de mal avec un tel compresseur. Avec de nombreux modèles, vous ne pouvez régler que le seuil et la compensation du gain. Le ratio dépend de la force avec laquelle vous envoyez le signal dans le compresseur et le temps de relâchement dépend de la durée de dépassement du seuil. Cela garantit qu’un compresseur optique, même dans des conditions extrêmes, continue d’avoir une certaine musicalité. Le modèle le plus connu est le Teletronix LA-2A (photo ci-dessus). Ce compresseur utilise des lampes pour le make-up gain, ce qui donne à votre instrument ou à votre voix une certaine saturation. Le LA-3A est équipé d’un ampli à transistor au lieu d’un ampli à lampes, ce qui le rend plus propre et légèrement plus rapide.
Compresseurs Delta-Mu
Un compresseur Delta-mu est un compresseur à lampes, ce qui signifie que la compression est réalisée au moyen d’une résistance variable dans un circuit à lampes. Ce type de compresseur est connu pour son fonctionnement « dépendant du programme ». Il n’intègre pas de bouton de ratio, car le degré de compression dépend de la force avec laquelle le signal est reçu. Les compresseurs Delta-mu, ou Vari-mu, réagissent rapidement aux pics, mais pas de manière aussi implacable que les compresseurs VCA et FET. Les pics sont arrondis plutôt que coupés. Ils sont très populaires pour le chant et la basse et vous les trouverez régulièrement dans les studios de mastering. Avec ce type de compresseur, vous pouvez appliquer une certaine réduction de gain sans que la plage dynamique d’origine ne soit déformée au-delà de la reconnaissance. En plus de cela, vous obtenez une belle saturation. L’un des premiers compresseurs a été le Fairchild 670 (voir la photo ci-dessus) et il est toujours considéré comme le saint graal des compresseurs. Comme on peut s’y attendre d’un saint graal, un simple mortel ne peut pas se permettre un Fairchild 670. Les compresseurs Delta-mu modernes sont le SPL Iron et le compresseur Vari-Mu de Manley Labs. Ce dernier est devenu un nom tellement connu dans le monde de l’audio que « Vari-Mu » est devenu synonyme de ce type de compresseur.
Quel est votre compresseur préféré ? Avez-vous des conseils ou des astuces pour maîtriser la compression ?
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