Qu'est-ce qu'un synthétiseur analogique virtuel ou hybride ?

Beaucoup de claviéristes et de producteurs se demandent qu’est-ce qu’un synthétiseur analogique virtuel ou hybride et en quoi ils diffèrent. Dans ce blog, je vous raconte l’histoire de la naissance de ces deux types de synthés et, à la fin, j’explique lequel a ma préférence personnelle : analogique, analogique virtuel ou analogique-numérique ?

Synthétiseurs analogiques

Dans les premières années des synthétiseurs, tous les modèles étaient fabriqués à la main. Cartes de circuit imprimé, transistors, condensateurs : chaque élément était entièrement réalisé à la main. Sans entrer trop dans la technique, un instrument analogique envoie de l’électricité à travers les composants cités ci-dessus. En enfonçant et en tournant les boutons, vous pouvez influencer cette électricité et, donc, le son. Aux débuts des années 90, le numérique est le nouveau terme à la mode dans le secteur. Le synthétiseur analogique passe au second plan, et plusieurs fabricants finissent par fermer boutique. Une fois la hype retombée, certains musiciens commencent à découvrir que, malgré tous ses atouts, le numérique n’atteint pas la variabilité et la richesse de l’analogique. Très rapidement, les dinosaures des instruments à touches deviennent inabordables.

Qu'est-ce qu'un synthétiseur analogique virtuel ou hybride ?

Carte de circuit imprimé du Prophet 5 (photo : Freek Roffel)

Synthétiseurs analogiques virtuels (modélisation analogique)

La résurgence de la demande de l’analogique a comporté son propre problème : les composants utilisés pour la fabrication de synthés analogiques n’étaient pas disponibles en quantité suffisante pour une production en série. Aux alentours de 1990, un nombre de fabricants commence à expérimenter avec la synthèse virtuelle, l’attention étant pour la plupart fixée sur la forme analogique. L’augmentation de la puissance de calcul des processeurs a conduit à l’apparition des premiers logiciels, qui imitaient les différents composants des synthés. L’exemple le plus connu est probablement le Nord Lead, mais en même temps, Yamaha et Korg étaient en train de développer les Oasys et VP-1, capables de traiter plusieurs formes de synthèse. En raison de leurs coûts de construction élevés, leur production commerciale n’a jamais été mise en œuvre. Il faut savoir que chaque appareil a son propre caractère. Aux débuts des synthétiseurs analogiques virtuels, capter ces caractéristiques uniques s’est avéré très difficile. C’est pourquoi, pendant ce temps-là, certains fabricants ont décidé de simplement créer un synthé analogique virtuel sans imiter un modèle analogique spécifique. C’est ainsi que le Nord Lead et l’Access Virus sont nés !

Qu'est-ce qu'un synthétiseur analogique virtuel ou hybride ?

Synthétiseurs hybrides (analogiques-numériques)

Puisque la charge maximale des processeurs de son n’est pas exactement élevée, beaucoup de modèles des débuts de la synthèse virtuelle possèdent 4 ou 8 voix (polyphonique). Ce nombre ne suffit pas pour donner des concerts ou pour impressionner vos voisins. De plus, imiter un piano n’est pas le point fort d’un synthé analogique virtuel ; c’est pourquoi le sampling (la numérisation de sons dans la mémoire d’un tel appareil) continue d’être populaire. Entre-temps, les musiciens se sont habitués au nouveau son de l’analogique et – déjà dans les 80s – le synthétiseur hybride est né. Un tel synthé analogique-numérique combine des samples ou d’autres sources numériques, comme un oscillateur numérique, avec des filtres 100 % analogiques. C’est une manière relativement abordable de créer un synthétiseur multitimbral sans perdre le caractère analogique. Le Waldorf Q+ (sorti dans les 90s) et, plus récemment, les Roland JD-Xi et JD-Xa en sont des exemples.

Matériel ou logiciel ?

Généralement, je préfère travailler avec du matériel : un appareil bien costaud doté de touches, de LED clignotantes et tout le toutim. La question demeure pourquoi certains musiciens ne jurent que par l’analogique. Mon expérience personnelle est que deux synthés vintage parfaitement identiques (même marque, même modèle) peuvent sonner différemment l’un de l’autre. Ceci est dû à l’état des composants : l’interaction entre eux influence le son global de l’instrument. Les synthés analogiques modernes embarquent des composants plus récents et ont donc plus tendance à sonner identique. L’exemple le plus parlant est celui des roues phoniques d’un orgue Hammond, où on peut immédiatement constater que l’un générateur de sons influence l’autre. Quant aux synthés modernes, ils ont des paramètres pour simuler ce caractère analogique plus « désordonné ». Tout cela ne veut cependant pas dire que les logiciels n’ont rien à offrir, bien au contraire ! Il existe des packs proposant des imitations incroyablement réalistes de synthés vintage très coûteux ; d’autres créent des sons qu’aucun synthé matériel ne pourra reproduire. Un synthé analogique virtuel offre généralement plus de voix qu’un modèle hybride, mais les synthés hybrides modernes ont une polyphonie suffisamment importante pour créer de belles choses à l’aide de filtres numériques. Aujourd’hui, la plupart des musiciens ont accès à des des effets de qualité et peuvent travailler dans de bonnes conditions d’enregistrement, permettant même aux synthés les plus basiques de sonner comme un rêve.

À quoi ressemblerait le synthétiseur de vos rêves ? Quelles fonctions devrait-il avoir ? Comment doit-il sonner ? Je suis curieux de lire vos commentaires !

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