Qu'est-ce qu'un rompler et un sampler ?

Ce deuxième blog sur la synthèse sonore est dédié aux romplers et samplers. Pour comprendre ce que c’est qu’un rompler, petit retour en arrière pour vous expliquer que les anciennes techniques d’antan continuent de jouer un rôle majeur dans le monde de la musique d’aujourd’hui. Et quelle est la différence entre un rompler et un sampler ?

Le mellotron, universellement aimé

Le mellotron est un précurseur des instruments à lecture de samples modernes. Vous reconnaissez sans aucun doute les sons de flûtes qu’il produit dans la chanson « Strawberry Fields » des Beatles, ou les cordes dans « Space Oddity » de David Bowie. La liste des utilisateurs du mellotron est sans fin !

Mellotron : bandes magnétiques

Après l’invention des enregistrements multipistes, les gens étaient curieux d’utiliser de véritables instruments en studio. Cependant, embaucher tout un orchestre pour deux mesures de musique est une affaire coûteuse. C’est là où le mellotron entre en jeu. Cet instrument de type orgue fait appel à une série de bandes magnétiques qui sont conduites à travers une tête de bande lorsque vous appuyez sur une touche. Lorsque vous jouez un accord, plusieurs bandes sont activées ! Malheureusement, le mellotron n’offrait pas la possibilité d’effectuer des enregistrements ; pour utiliser de nouveaux sons, il fallait donc les acheter.

Banques de sons

À la fin des années 70, Fairlight et E-mu commencent à développer des samplers qui permettent à l’utilisateur d’enregistrer et de jouer ses propres sons. Akai et E-mu deviennent les leaders du marché, et les disquettes et les CD-ROM sont les moyens de stockage les plus populaires. Cependant, la création de samples reste une opération complexe et demande beaucoup de temps. Les magasins de musique commencent donc à proposer des banques de sons sur disquette et CD-ROM !

Qu'est-ce qu'un rompler et un sampler ?

AKAI S1000PB (playback), le tout premier rompler ?

La naissance du rompler

Avec l’introduction du D-50, la marque Roland combine des samples avec la synthèse numérique. Korg conçoit le Workstation, nommé M1, plein à ras bord de samples. Ces instruments ne permettent pas à l’utilisateur de créer ses propres samples, mais plutôt de jouer une partie de leur mémoire : c’est ainsi qu’est né le rompler ! Ils fonctionnent exactement comme le mellotron avec ses bandes magnétiques. Dans les années 80, la mémoire était coûteuse, et sa qualité sonore laissait à désirer. Les romplers d’aujourd’hui sont dotés d’une mémoire de travail de plusieurs gigaoctets, ce qui leur permet d’obtenir une qualité sonore ultra réaliste. Prenez, par exemple, le Roland FA(ntom), le Korg Kronos ou encore le Yamaha Montage. Les romplers font également leur apparition dans le monde des plug-ins, comme on peut le voir chez Native Instruments, MOTU, Steinberg et Apple.

Qu'est-ce qu'un rompler et un sampler ?

D’où vient le terme rompler ?

Un rompler est un « rom player », c’est-à-dire un lecteur de mémoire morte (« read only memory »). (Il est possible que le mot rompler soit une combinaison de ROM et de sampler.) Il est donc capable de lire, mais il ne peut pas écrire (échantillonner). Un rompler est-il aussi un synthétiseur ? Oui et non. L’appareil crée du son, et la plupart des romplers intègrent de nombreux filtres et autres outils nécessaires à la synthèse. De l’autre côté, certains synthés – comme par exemple le PPG Wave et le Waldorf Blofeld, utilisent ce qu’on appelle des tables d’onde. Il s’agit de samples courts utilisés en tant que forme d’onde de base, mais celles-ci ne sont pas reconnaissables en tant que piano ou caisse claire, par exemple. C’est pourquoi ces appareils ne peuvent pas être désignés comme un sampler ou rompler. En effet, ils utilisent seulement la première partie d’un son (l’attaque), et le reste est complété en utilisant les possibilités qu’offre la synthèse. Ainsi, vous pouvez bénéficier du caractère d’une source, pour ensuite le modifier comme bon vous semble. Les puristes vous diront qu’un synthé doit générer la source sonore, l’oscillateur, lui-même, mais on ne va pas avoir cette discussion ici. Assez de mon monologue, il est temps de faire de la musique !

Ma question pour vous : un sample d’un mellotron est-il identique au son du mellotron lui-même ? Et pourquoi (pas) ?

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