Le sampling (ou échantillonnage en français) est une technique qui consiste à utiliser une source sonore (beat, voix, etc.) préalablement enregistrée et de l’intégrer dans un autre contexte musical. Dans ce blog, nous vous plongerons dans l’histoire du sampling. Et qu’en est-il du sampling et des droits d’auteur ?

Le sampling, c'est quoi ?

Bande en boucle

Le sampling est en fait l’évolution des bandes en boucle (« tape looping ») des sixties et seventies. Pas surprenant, donc, que le terme « loop » est visible jusqu’à aujourd’hui sur quasiment tous les samplers matériels et logiciels. Ce n’était qu’en 1966 que le grand public ait fait connaissance avec le procédé du tape looping. En effet, cette année marquait la sortie de l’album Revolver des Beatles, avec le titre Tomorrow Never Knows. Après autorisation de leur producteur George Martin, les Beatles et leur ingénieur du son Geoff Emerick ont commencé à expérimenter avec l’injection d’une série de boucles dans le morceau. Le résultat est révolutionnaire, même selon les critères d’aujourd’hui !

Les origines du sampling

Le tape looping, d’origine un processus laborieux qui demande beaucoup de temps, a été rendu plus facile avec l’arrivée du mellotron. Encore une fois, les Beatles font œuvre de pionnier : avec ses samples de flûte et de clavecin, le mellotron joue un rôle important dans les titres Strawberry Fields et Lucy In The Sky. L’instrument est aussi abondamment utilisé par Mike Pinder, claviériste des Moody Blues. Le sample utilisé dans Nights in White Satin rend le refrain tellement percutant qu’il semble nous venir d’une autre planète !

Samples

En 1979, l’arrivée de la gamme de synthétiseurs échantillonneurs Fairlight CMI (Computer Musical Instrument) a marqué la fin de ces temps préhistoriques. Un synthé Fairlight est composé d’un clavier musical, d’un ordinateur, de deux lecteurs de disquettes et d’un stylo optique. Ce dernier permettait d’éditer et de modifier les formes d’onde sur le moniteur. Avec une telle machine, le musicien pouvait donc manipuler graphiquement les paramètres d’un son. On compte Jean Michel Jarre parmi ses premiers utilisateurs. Son septième album Zoolook se distingue par l’usage de samples de 25 voix ethniques différentes en tant que percussions. Ils ont été transformés à l’aide du Fairlight CMI Emulator ! Selon leur fréquence d’échantillonnage de 24 ou 12 kHz*, ces samples 8 bits** avaient une longueur maximale de 0,5 ou de 1 seconde. À l’époque, le prix d’un Fairlight était de 25 000 livres sterling, ce qui équivaut à 25 0000 livres sterling aujourd’hui !

* La profondeur en bits peut être comparée au nombre de pixels dont se compose une seule image. Plus la valeur est élevée, plus la qualité audio est détaillée.
** La fréquence d’échantillonnage peut être comparée au nombre d’images par seconde d’un film : plus la valeur est élevée, meilleure est la qualité audio.

Le sampling, c'est quoi ?

Sampler abordable

Six ans plus tard, en 1985, la collaboration entre Akai et Roger Linn (créateur de la légendaire boîte à rythmes LinnDrum) a donné naissance au premier sampler numérique vraiment abordable : le Akai S900. Huit notes polyphonique, il présentait un échantillonnage de 12 bits avec une gamme de fréquences allant jusqu’à 40 kHz, lui permettant de créer des samples d’un peu moins de 12 secondes. Le S900 et son successeur 16 bits, le S1000, permettaient au musicien de réaliser des samples et des boucles de beats complets, technique non seulement à la base de nouveaux genres de musique tels que le hip hop aux USA et la jungle en Angleterre, mais aussi à une quantité innombrable de demandes de droits d’auteur dans le monde entier.

Le sampling, c'est quoi ?

Le sampling et les droits d’auteur

Monsieur Tout-le-Monde ne se souciera pas des droits d’auteur. Cependant, le sampling peut être quelque chose de très délicat pour les musiciens ambitieux. Un extrait d’un morceau, tel qu’une voix ou un riff de guitare, est protégé par la législation sur le droit d’auteur. Dans ce cas, la durée du sample n’est pas un facteur déterminant. La réflexion « plus le sample est bref, plus le risque de poursuite diminuera » paraît assez logique, mais la jurisprudence sur cette question n’est pas cohérente. Le consentement du détenteur du droit – dans la plupart des cas le label de musique ayant sorti le morceau en question – est requis. La durée des droits d’auteur en France est la vie de l’auteur plus 70 ans après sa mort.

Le sampling, c'est quoi ?

Le sampling aujourd’hui

Au tournant du dernier siècle, beaucoup de producteurs ont laissé de côté les samplers physiques pour s’adonner aux fonctionnalités de sampling proposées par les logiciels DAW. Toutefois, le monde de la musique sans le sampling est devenu presque inconcevable. Comme mentionné ci-dessus, il était même à la base de plusieurs styles de musique et de sous-cultures dès lors devenus mainstream. Le Apache Break dans Apache de l’Incredible Bongo Band (hip hop) et le Amen Break dans Amen Brother des Winstons (jungle/drum-‘n-bass) en sont les exemples les plus frappants. Le rôle des samplers matériels dans leur création est indéniable !

Est-ce que vous travaillez avec des samples dans vos productions musicales ? Partagez vos expériences dans les commentaires !

Voir également

» Quel est le meilleur sampler ?
» DJ et producteur : quelle est la différence ?
» Le scratching, c’est quoi ?

» Logiciels DAW
» Collections de samples
» Samplers

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