L’invention de la guitare électrique et de l’ampli guitare dans les fifties a transformé le phénomène de distorsion d’un effet secondaire indésirable en un enrichissement de la musique. Sans la distorsion, les genres comme le rock, le punk rock et le metal n’auraient pas pu naître. Et dans les styles de musique électroniques tels que l’EDM et le hip-hop, la distorsion est devenue un véritable art. Cependant, l’effet n’est pas toujours le bienvenu. Dans ce blog, je m’intéresse aux divers types de distorsion.

La distorsion : est-elle la bienvenue ?

C’est quoi, la distorsion ?

La distorsion (‘distortion’ en anglais) est un effet obtenu par une augmentation du niveau du signal jusqu’à écrêtage. Dans la plupart des cas, il s’agit d’une distorsion harmonique : un phénomène qui se produit lors de l’écrêtage d’un appareil analogique. Pour garder les choses simples, prenons un son sinusoïdal dont la fréquence est de 100 Hz. Si l’on envoie ce son à un ampli à lampes (‘tube amplifier’ en anglais) à un volume assez important, un deuxième son apparaîtra à la fréquence de 200 Hz (image 1). Cette harmonique est donc le multiple de notre fréquence dite fondamentale. En musique, c’est ce qu’on appelle une octave. Notez d’ailleurs que les instruments de musique – et aussi la voix humaine – produisent d’eux-mêmes déjà toute une série d’harmoniques. Si ces sons passent par un ampli à lampes, le résultat sera infiniment plus complexe et plus riche par rapport à des sons sinusoïdaux !

Image 1:

La distorsion : est-elle la bienvenue ?

Distorsion harmonique

La lampe, la bande magnétique, le transistor et le transformateur : chacun a son propre caractère sonore. Au moment de leur écrêtage, chaque appareil produit donc des harmoniques différentes. Les lampes et les transformateurs produisent des distorsions harmoniques dites de type pair. Revenons à notre exemple précédent : une fréquence fondamentale de 100 Hz va donc produire des harmoniques paires de 200 Hz, 400 Hz, 600 Hz, et ainsi de suite (voir l’image 1). Une distorsion harmonique paire accentue par hasard les harmoniques déjà présentes dans la musique. Par conséquent, son caractère est souvent agréable et chaleureux. La bande magnétique et les transistors produisent, quant à eux, des harmoniques de type impair. Dans leur cas, une fréquence fondamentale de 100 Hz donne des harmoniques de 300 Hz, 500 Hz, 700 Hz et ainsi de suite (voir l’image 2). Ces sons présentent un caractère plus agressif, ce qui est parfait pour mettre en avant certains instruments dans un mix.

Image 2:

La distorsion : est-elle la bienvenue ?

Distorsion numérique

La distorsion obtenue lors de l’écrêtage d’un appareil numérique n’est que rarement utilisable en musique. Ce type de distorsion ne se produit pas au fur et à mesure, comme c’est le cas pour la plupart des appareils analogiques, et ne présente aucune relation avec le son d’origine. Dans ce cas, il ne s’agit donc pas de distorsion harmonique. Au moment où la capacité maximale d’un appareil numérique est atteinte, les crêtes du signal sont coupées, sans exception. En résulte des craquements et des crépitements.

Son clean

La distorsion peut être très fun, mais certains instruments ou productions nécessitent simplement un son clean. Dans la musique classique, l’effet de distorsion ne se fait simplement pas. Afin d’obtenir un son clean, il est important d’utiliser des appareils conçus pour ne pas affecter le son. Les micros à condensateur sans transformateur en sont un bon exemple. Veillez à ne pas trop monter le volume, aussi bien lors de l’enregistrement que lors du mixage.

Exemples audio

Quel type de distorsion aimez-vous utiliser, et de quelle manière ? Partagez vos expériences dans les commentaires !

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