Akai MPC X SE – Des décennies d’évolution
Publié le mercredi 3 mai 2023
Dans le domaine des contrôleurs de studio, des synthétiseurs et des boîtes à rythmes, vous rencontrez souvent des termes particuliers, tels que x0x et MPC. Ce dernier fait référence à une interface permettant d’ajouter des notes à une séquence, mais qui a inventé cette méthode MPC ? Et quelle en est la cause ? Nous nous penchons sur l’évolution du concept MPC développé par AKAI sur plusieurs décennies, et sur la façon dont cette évolution est retranscrite dans la toute nouvelle MPC X SE Special Edition.
Il était une fois… la boîte à rythmes LinnDrum
Dans le temps, ou plus exactement durant la période du Space Age, vous aviez encore besoin d’une batterie en plus de vos synthétiseurs pour réaliser des productions modernes. Si vous aviez un batteur à votre disposition, ce n’était probablement pas si important, mais une foule de producteurs travaillant seuls avec une poignée de synthétiseurs étaient dépendants des boîtes à rythmes. Par ailleurs, il faut préciser que les anciennes boîtes à rythmes sonnaient de manière assez primitive, puisqu’il s’agissait en réalité de simples oscillateurs, même si elles avaient un charme indéniable. Nous ne surprendrons personne en disant que les Roland CR-78 et TR-808 ont un je-ne-sais-quoi qui ne peut tout simplement pas être recréé avec une véritable batterie.
Au fil des années, l’échantillonnage est devenu plus accessible et des boîtes à rythmes basées sur des samples ont vu le jour. La LinnDrum, une création de Roger Linn (1955), en est un bel exemple qui s’est révélé très populaire. Si vous avez déjà écouté de l’Italo Disco, il y a de fortes chances que vous ayez également entendu la boîte à rythmes LinnDrum. Elle a également été utilisée dans la pop, notamment par des artistes tels que Michael Jackson, Giorgio Moroder, Devo et Prince. La caisse claire de la LinnDrum perce très facilement le mix et sonne de manière harmonieuse et riche. Tout comme la caisse claire de la TR-909, celle de la LinnDrum était parfaite.
Malheureusement, la gamme LinnDrum a connu quelques problèmes techniques, mieux connus des programmeurs sous le terme de bugs. Il n’en fallait pas plus pour que la réputation de la LinnDrum soit entachée à jamais et que sa fiabilité soit pour toujours mise en doute, et ce malgré un concept intéressant et une belle sonorité. En 1986, la société a donc cessé ses activités. Alors âgé de 31 ans, Roger Linn rejoint les rangs d’AKAI, emportant avec lui les idées qu’il avait initialement l’intention d’entreprendre. Un mois avant sa propre faillite, il était au salon du NAMM pour présenter le LinnDrum Midistudio, un appareil faisant office de boîte à rythmes et de séquenceur MIDI qui ne sera jamais mis en production, mais qui affichait une ressemblance frappante avec les consoles MPC qu’Akai sortira par la suite.
MPC60 – le début d’un phénomène
Le cœur d’une MPC est une grille bidimensionnelle composée de pads ; dans le cas de la MPC60, il s’agissait de seize pads disposés en 4 rangées de 4 pads. Un pad représente un échantillon, par exemple une grosse caisse ou une caisse claire. De cette manière, vous pouviez composer votre propre kit de batterie à partir d’échantillons que vous pouviez créer vous-même. Vous n’étiez plus obligé d’utiliser toujours les mêmes sons de batterie, vous pouviez créer un son totalement unique.
Bien sûr, l’intérêt résidait dans le fait qu’il s’agissait d’échantillons. Il pouvait s’agir d’échantillons de batterie, mais rien ne s’opposait à faire des samples de choses qui n’avaient rien à voir avec cet instrument, comme des cris, des bouts d’accords ou des extraits de musique existante. Cette évolution s’est avérée très importante dans le domaine musical. Les fabricants ne déterminaient plus les sons disponibles, les artistes pouvaient désormais les créer eux-mêmes. Les sons les plus audacieux n’étaient plus réservés aux grands studios ; même dans une chambre de bonne, les amateurs pouvaient désormais expérimenter le son orchestral qu’ils avaient tiré d’un CD de musique classique. C’était l’époque où les synthétiseurs disposaient d’une mémoire d’échantillonnage relativement restreinte et où de tels sons n’étaient pas disponibles, du moins pas avec une telle qualité. Une énorme prolifération de paysages sonores a vu le jour et, à cet égard, la MPC60 a marqué une étape importante dans l’histoire de la musique. La MPC est notamment à l’origine de la création de toutes sortes de rythmes créatifs et du style Urban.
Une tendance a émergé
La grille ou matrice de pads des MPC s’est depuis généralisée et s’étend aujourd’hui au-delà des MPC d’AKAI. Les contrôleurs Ableton, de nombreux contrôleurs MIDI génériques, et même les synthétiseurs et les workstations présentent parfois une telle grille. Le déclenchement des sons à l’aide de pads en caoutchouc a donc visiblement séduit un large public. Il ne s’agit pas de simples boutons, mais de touches tactiles et sensibles à la vélocité, ce qui permet d’obtenir des résultats dynamiques.
MPC moderne
Tout comme les synthétiseurs vintage sont toujours d’actualité, que ce soit sous forme de réédition ou d’évolution, la méthode MPC est toujours de mise. Naturellement, en version contemporaine avec les connexions utilisées et nécessaires de nos jours et surtout avec une mémoire plus importante. Plusieurs variantes de la MPC sont apparues ces dernières années, comme la MPC One et la MPC Studio. Plus récemment, la MPC X et la MPC X SE Special Edition sont sorties, et cette MPC X est en fait la véritable réincarnation de la MPC initiale. Un appareil impressionnant, dont l’édition spéciale ressemble parfaitement à la MPC60 en termes de couleur. Alors que l’ancienne MPC60 disposait encore d’un petit écran (mais c’était déjà un luxe pour l’époque), la MPC X présente un grand écran couleur à commande tactile. Cet écran rend l’utilisation du séquenceur intégré très aisée. Une grille de seize encodeurs est également disponible pour apporter une grande facilité d’utilisation.
MPC VS Ordinateur
Tout ceci est bien beau, mais les ordinateurs actuels sont capables de pratiquement tout faire, alors pourquoi avoir besoin d’un tel contrôleur ? Quel est donc l’intérêt d’envisager l’achat d’une MPC X, par exemple ? Les arguments sont les mêmes que ceux invoqués par les partisans des appareils proposant de véritables commandes physiques. Vous êtes directement impliqué dans votre musique et vous avez la main sur les commandes, mais surtout vous n’êtes pas tenté de vous connecter à Facebook. L’agencement des commandes de la MPC X est évidemment conçu de manière à offrir un fonctionnement impeccable et une utilisation intuitive. Tout ce qui se trouve sur la MPC X est fait pour la MPC X et, en termes de workflow, les commandes sont positionnées de la manière la plus logique possible. Cette conception et ce confort ne sont pas évidents à obtenir avec un ordinateur et des contrôleurs génériques. Bien sûr, une MPC X doit avoir les capacités requises actuellement. En d’autres termes : une mémoire permettant de faire vraiment quelque chose, une qualité digne des temps modernes et un espace de stockage à la hauteur de vos attentes, la Special Edition remporte ainsi la palme avec 4 Go de mémoire vive et 48 Go de mémoire de stockage. De plus, n’oubliez pas que vous n’allez pas utiliser une MPC pour des orchestres virtuels ou autres. Les fans des MPC sont de loin les plus nombreux dans le domaine des rythmes et des styles Urban. Et dans ce but, il y a largement de quoi faire. La collection complète d’instruments de plug-in MPC a d’ailleurs été ajoutée à l’édition SE.
Un DAW dans un boîtier
En y réfléchissant bien : sons, séquençage… la MPC X est bel et bien un DAW, mais logé dans un boîtier et accompagné d’une interface audio qui lui permet de communiquer avec d’autres équipements audio. La MPC X présente plusieurs entrées, y compris XLR/jack, plusieurs sorties, deux entrées MIDI et quatre sorties MIDI. De plus, des connecteurs CV/Gate sont intégrés, ce qui vous permet de piloter un système Eurorack, par exemple. Grâce à toutes ces connexions, la MPC X pourra tout à fait devenir le centre névralgique de votre studio !
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