Trucs et astuces EDM : voici comment réaliser le meilleur drop possible
Publié le mardi 14 janvier 2025
La musique faite pour danser est une affaire de rythme, de contraste et de… tension. Si le public entend le même rythme à plusieurs reprises, son attention diminue. Avec l’EDM, il faut maintenir et faire monter en permanence la pression. Le break s’y prête parfaitement, car il permet au public de reprendre son souffle. Vous le relancez ensuite avec le build-up et vous continuez avec un drop irrésistible. Le blogueur invité et DJ/producteur Rutger Steenbergen propose 7 techniques pour créer le meilleur drop EDM.
Break, build-up et drop
- Le break est la partie centrale d’un morceau, souvent sans le kick et les basses. Il permet au public de reprendre son souffle.
- Pendant le build-up du break, vous faites monter en tension la track jusqu’au climax, c’est-à-dire jusqu’à son paroxysme.
- Ensuite, vous réintroduisez le kick et/ou de la ligne de basse avec le drop. Vous lâchez la « bombe » et le public se déchaîne (si tout va bien).
#1. Maintenir le groove dans le break
Dans l’EDM, vous voulez frapper fort avec des beats puissants, des basses qui pulsent et des mélodies accrocheuses. Pendant le break, vous donnez au public le temps de reprendre son souffle et vous faites remonter progressivement la tension. Dans un break, vous n’entendez généralement que les éléments mélodiques. Cependant, si vous supprimez complètement le kick et/ou de la ligne de basse, votre morceau EDM risque de s’éteindre. Vous remarquez que l’élan que vous avez soigneusement construit disparaît dans le break ? Examinez alors d’où viennent le tempo et l’intensité de votre morceau. Si vous laissez ces éléments importants se poursuivre subtilement dans le break, votre public restera dans le groove.
Ce qui fonctionne souvent bien, c’est un kick avec un court déclin. Les Drum Loops peuvent également être diffusées subtilement à l’arrière-plan. Filtrez-les, baissez un peu le volume ou jouez avec les effets. Vous entendez alors le rythme, mais il ne joue pas un rôle prépondérant.
Avec un léger clap sur le temps, le morceau « Cutting Shapes » de Don Diablo remonte progressivement en intensité :
#2. Rendre le build-up de plus en plus intense
Cette approche est un classique et elle est toujours efficace. Elle fonctionne particulièrement bien pour les roulements de caisse claire. Programmez un sample de caisse claire sur le temps et faites une boucle de 8 mesures. Faites une deuxième boucle de 8 mesures avec la caisse claire sur le demi temps. Répétez cette opération dans la boucle 3 et mettez le sample sur le quart de temps, etc. Enfin, collez les différentes boucles ensemble. Vous obtenez alors un roulement de caisse claire classique et très efficace, que l’on entend encore dans de nombreux titres. L’automatisation du volume vous permet d’introduire le roulement de caisse claire de manière progressive. Éventuellement, vous pouvez aussi ajuster la vélocité des notes individuelles.
Expérimentez davantage avec le pitch, le panning, les effets, etc. Rendez le build-up de plus en plus intense avec des risers, des sirènes, des uplifters, etc. Vous pouvez obtenir ces sons à partir de packs de samples, mais il est beaucoup plus amusant de les créer vous-même avec un instrument VST ou un synthétiseur. Automatisez de nombreux boutons et créez vos propres sons de cette manière. Vous serez alors unique et vous vous démarquerez en tant que producteur. Conseil : consacrez de temps en temps une heure à la création de vos propres risers, uplifters et effets spéciaux. Créez des boucles de 8, 16 ou même 32 mesures et enregistrez-les en tant que fichiers audio. Vous pourrez ainsi les utiliser ultérieurement et créer vos propres packs de samples.
“Opus” d’Eric Prydz a un puissant build-up :
#3. Build-up avec une courte pause
Avec une courte pause après le build-up, vous pouvez également rendre un drop plus percutant. Voici comment procéder. Faites monter en tension votre morceau en vue d’arriver au point culminant en utilisant les conseils du paragraphe 2. Maintenant, ne vous contentez pas de lâcher le drop, mais faites une courte pause de 4 ou 8 temps. Cette astuce fonctionne particulièrement bien si vous filtrez subtilement la ligne de basse dans le break. Vous pouvez le faire avec un filtre passe-haut ou un plug-in d’EQ sur le bus master. Lorsque le drop tombe, vous entendez à nouveau toutes les fréquences.
Une autre astuce consiste à baisser le volume dans le break. Par exemple, automatisez le volume du bus master de -3 dB dans le break. Lorsque le drop tombe, laissez le volume repasser à 0 dB. Ainsi, le drop ne sonne pas seulement plus fort, il l’est aussi. Un dernier conseil : si la pause est un peu plus longue, il est possible que le public ait perdu le rythme. Dans ce cas, vous pouvez annoncer le drop par un court drum fill ou une crash lue à l’envers (reverse crash). De cette manière, il est clair pour tout le monde que c’est maintenant que ça va se passer.
Dans ma propre track « Serein », je retarde le drop de 8 temps et je l’annonce avec un drum fill :
#4. Lâcher le kick sur le temps 2 ou 3
En tant que producteur, vous voulez vous démarquer, et surtout dans le domaine de l’EDM où la concurrence est féroce. Il faut donc sortir des sentiers battus et proposer quelque chose de nouveau. C’est également possible dans le break. Tout le monde s’attend à ce que le drop qui suit le break tombe sur le premier temps de la mesure. Mais ce n’est pas obligatoire. Vous pouvez également choisir de ne pas lancer le kick avant le deuxième ou le troisième temps. Vous pouvez même commencer par un temps de silence absolu, en déplaçant l’accent. Vous mettez alors le public sur la mauvaise voie et le drop a encore plus d’impact
Conseil de mixage : après un build-up intense, vous entendez souvent des effets tels que delay et reverb. Vous pouvez couper le volume de ces effets avec l’automatisation, afin que le son soit sec sur le premier temps. Cela augmente le contraste et donc l’impact. Vous pouvez également convertir la track complète ou des pistes individuelles au format WAV et éditer les fichiers audio. Cette méthode est souvent plus rapide et offre davantage de possibilités créatives. Par exemple, vous pouvez créer quatre pistes audio : le beat, la ligne de basse, les synthétiseurs et les voix. Collez les quatre pistes dans un nouveau projet vierge, les unes en dessous des autres. Avec un plug-in comme ShaperBox, vous pouvez maintenant créer de belles transitions dans la piste de synthé. Autre possibilité : appliquer un effet delay sur la piste vocale et l’automatiser. Ou encore couper des boucles d’une mesure de la ligne de basse et inverser celles-ci. Couper et coller des données audio est amusant, créatif et prend peu de temps.
Dans « No Money », Galantis met souvent l’accent sur le deuxième temps, qu’ils soulignent avec un sample de crash :
#5. Automatiser les effets
Lors du build-up du break, vous devez faire monter la pression. Vous pouvez le faire en ajoutant des sons, mais aussi des effets. Par exemple, automatisez une reverb sur le bus synthé. Ou expérimentez l’automatisation d’un plug-in de phaser délirant sur une caisse claire ou un clap. Créez ainsi un mur de sons et surprenez vos auditeurs. Laissez ensuite le drop devenir « sec », en coupant le volume des effets avec l’automation. Cela crée un joli contraste : du plus grand et plus large au plus petit et plus intense. Ensuite, vous pouvez de nouveau faire monter en tension votre track.
Cette « astuce » est également souvent utilisée dans le rock, par exemple pour les voix. En désactivant inopinément la reverb à l’aide de l’automatisation, la voix semble soudainement intense et proche. Ceci se produit souvent juste avant un refrain. De la même manière, dans l’EDM, vous pouvez jouer avec la stéréo. Par exemple, faites en sorte qu’un lead sonne en mono dans le break et en stéréo dans le drop. Vous pouvez le faire, par exemple, avec le plug-in gratuit TrackControl de DMG Audio. L’auditeur a alors l’impression que la partie est plus « grande ».
“Roadkill” de Dubfire a un build-up et un drop fantastiques. La reverb est de plus en plus intense avant d’arriver au drop sur un beat sec et une basse.
#6. Jouer avec la tonalité de la basse
Un bon morceau EDM retient constamment l’attention de l’auditeur. Si vous utilisez toujours la même tonalité dans le break, le morceau devient souvent ennuyeux et monotone. Vous pouvez y remédier notamment en jouant sur la tonalité de la basse. Si votre track est en Ré, programmez une ligne de basse en Si bémol sous les 8 ou 16 dernières mesures du break. Si le drop est en Ré, la track sonnera autrement et ne sera pas une répétition.
Avec cette stratégie, vous pouvez également faire des essais. Par exemple, les accords principaux de votre track sont-ils Do, Fa et Sol ? Faites alors le break en Do et » lâchez » le drop sur l’accord en Fa. Le son sera alors légèrement différent tout en restant familier. Il est également possible d’adopter une approche plus « pop ». Par exemple, jouez le « couplet » pendant le break et continuez après le build-up avec le « refrain ». Ce que vous faites exactement n’a pas d’importance, tant que la chanson reste captivante.
Ma chanson « Kalon » est dans la tonalité La. Pour le drop, la basse joue un Fa pendant 16 mesures. Cela crée un contraste et une variation :
#7. Taquiner le public avec l’anti-drop
En général, une track EDM se déchaîne totalement après le build-up. Mais ce n’est bien sûr pas obligatoire. Vous pouvez également taquiner le public avec un anti-drop. Avec un anti-drop, vous faites monter la tension à son paroxysme. Ensuite, vous lâchez un drop sec et minimal, souvent avec seulement un kick et une ligne de basse. Si vous vous y prenez bien, le son est très intense et vous pouvez reprendre la chanson.
Dans « Shotgun » de Yellow Claw, le drop (2.15) tombe avec un simple kick, une caisse claire et un son de sirène. Minimal, mais extrêmement efficace :
L’EDM tombe et se relève avec l’ultime drop
Les mains en l’air et c’est parti. En regardant un set typique de Tomorrowland sur YouTube, vous ne verrez rien d’autre. Le build-up et le drop sont donc essentiels dans l’EDM et vous devez y consacrer beaucoup de temps. Un bon drop ne se résume pas à un roulement de caisse claire classique. Vous voulez vous démarquer avec des effets délirants, des sons de synthétiseurs entraînants et une apothéose irrésistible. Investissez donc beaucoup de temps et inspirez-vous des conseils de cet article. Vous mettrez alors le feu à la piste de danse !
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Rutger Steenbergen est producteur, spécialiste en marketing numérique et rédacteur publicitaire. Sous le pseudo De Facto, il compose de la techno mélodique et se produit sur scène. Il partage également son expertise à travers des articles en ligne sur des sujets variés tels que la création musicale, la concentration et l’état d’esprit, et anime un podcast dédié à l’univers de la production musicale.
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