Quand êtes-vous un bon DJ ?

Le précédent article du blogueur invité Menno traitait de la question de savoir si pour être un « vrai » DJ, il fallait mixer avec des vinyles ou des fichiers numériques. Mais, la vraie question est de savoir : « quand êtes-vous vraiment un bon DJ ? » Vous pouvez poser cette question à dix DJ et obtenir des réponses différentes à chaque fois. Dans cet article, Menno donnera sa vision de ce qu’est un bon DJ !

• Mon parcours
• Qu’est-ce qu’un bon DJ ?
• Qu’est-ce qu’un mauvais DJ ?
• La bonne combinaison
• Mes cinq exigences
• Voir également

Mon parcours

Avant d’entrer dans le vif du sujet, je pense qu’il est utile que je vous parle un peu de moi et de mon parcours. J’ai 47 ans et je suis dans le circuit DJ depuis pas mal d’années. Je me produis dans des clubs et je réalise également chaque année de nombreuses prestations lors de mariages et d’événements professionnels. Je connais mes points forts et aussi mes limites. Par exemple, je ne veux pas mixer de musiques de bal musette ou de chansons disco comme Relight My Fire.

Qu’est-ce qu’un bon DJ ?

La question de savoir quand vous êtes un bon DJ est à la fois simple et compliquée. Jusqu’à récemment, j’ai toujours pensé que vous étiez un bon DJ lorsque vous pouviez toucher votre public avec un timing fabuleux, une sélection de musiques intéressantes et grâce à la manière dont le DJ peut techniquement enchaîner les différentes musiques pour former un ensemble cohérent comme une histoire passionnante. En ce qui me concerne, un DJ doit représenter quelque chose, rayonner une identité sans pour autant se croire au-dessus du public. Il y a quelques semaines, j’y ai ajouté une dimension importante par le biais d’une expérience peu plaisante que je vous raconte dans le paragraphe suivant.

Qu’est-ce qu’un mauvais DJ ?

On m’a récemment engagé pour être DJ lors d’une soirée d’un comité d’entreprise et j’avais pour mission de satisfaire les demandes du personnel pour qui cette soirée était organisée. Pour ce genre d’événements, je me fie aveuglément à mon expérience, à mes goûts musicaux et à ce que je ressens. Pour les événements professionnels, on me demande souvent de venir avec un répertoire large et des musiques connues de tous. Ce soir-là, le public a demandé en masse de la musique folklorique allemande et du Tyrol. Bref, tout ce que je déteste ! On m’a rapidement informé que j’étais un très mauvais DJ et, du point de vue des personnes présentes ce soir-là, je l’étais certainement.

La bonne combinaison

Grâce à cette soirée désastreuse, j’ai pris conscience que je n’étais pas un mauvais DJ, mais qu’il fallait une bonne correspondance entre les besoins du public (et de l’organisateur) et les préférences musicales du DJ. Un DJ peut mixer les plus beaux morceaux avec un niveau de technicité élevé, mais si le public ne s’en rend pas compte ou a des goûts musicaux complètement différents, alors au final personne ne sera satisfait. Dans la situation précédente, un DJ dont les exigences musicales ne sont pas trop élevées aurait eu beaucoup plus de succès. Bien entendu, ce constat a mis immédiatement en péril mes affirmations précédentes. Pour que tout se passe bien, j’ai donc ajouté « la bonne combinaison » à ma liste de prérequis pour être un bon DJ.

Mes cinq exigences

La bonne combinaison. Pour moi, une correspondance entre les besoins du public et les préférences du DJ passe avant tout. Un bon DJ doit savoir quel est son public.

Le timing. L’art du DJing réside dans le timing, c’est-à-dire la bonne musique au bon moment. J’espère aussi sincèrement que l’art du DJing gagnera toujours sur les musiques sélectionnées par un programme informatique. Pour faire le bon choix, il faut de la perspicacité, une grande collection et beaucoup de connaissances musicales.

Un choix de musiques intéressantes. En ce qui me concerne, un bon DJ donne ce que le public veut, mais… pas sans se battre ! Un DJ doit être capable de surprendre son audience en mixant un titre inconnu ou qui fait réfléchir le public. J’aime provoquer une réaction d’étonnement et entendre des « Ah, oui ! » à travers le public.

Une histoire. Un bon DJ doit faire en sorte de raconter une histoire durant son set. C’est important car cela permet de créer une unité dans votre set et de partager une expérience avec le public. C’est une tâche qui devient beaucoup plus difficile si vous changez constamment de style de façon abrupte (d’un morceau de R&B lent à de la techno, par exemple). Qu’il s’agisse d’un thriller passionnant, d’une bande dessinée ou d’un film pour enfants, cela n’a pas vraiment d’importance. Il y a un public pour chaque histoire. En ce qui me concerne, l’important est qu’en tant que DJ, vous compreniez ce que vous faites : est-ce que vous construisez un set en montant progressivement en puissance, est-ce que vous faites preuve de douceur de temps en temps, ou est-ce que vous vous contentez d’être à fond la caisse tout le temps ?

L’identité. Je pense qu’un DJ devrait être le symbole de quelque chose. En tant que DJ, vous êtes responsable de la musique. D’accord, vous pouvez être ouvert aux souhaits du public – verbaux ou non verbaux – mais le DJ est responsable en dernier ressort. Car si le DJ cède à tous les souhaits et opinions individuels, la soirée ne sera pas meilleure. Le set partira dans tous les sens, d’une chanson folklorique à un obscur morceau alternatif. Cela signifie qu’en tant que DJ, vous êtes totalement libre de diriger le set. Néanmoins, il est bon de continuer à regarder ce qui se passe sur le dancefloor. Lorsque le public quitte la piste de danse en grand nombre, il peut être judicieux de passer rapidement à un autre morceau. Mais à part ça, je peux vraiment apprécier quand un DJ a son propre style. Cela permettrait d’améliorer l’appréciation de la profession en ce qui me concerne.

Je vous invite à ajouter des éléments à la liste ou à faire part de votre opinion. N’hésitez donc pas à laisser un commentaire ci-dessous !

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