Les contrats signés entre un groupe et une salle de concert ou un festival contiennent généralement un rider technique. Il s’agit d’une vue d’ensemble des préférences techniques du groupe. Il existe de nombreuses versions, dont la qualité peut considérablement varier. En fournissant un rider technique bien rédigé, le régisseur présent sur place sait exactement à quoi s’attendre. Quelles informations doivent y figurer ? Quelle est la différence avec un hospitality rider (ou fiche d’hospitalité) ?

Rider technique - Qu'est ce que c'est et que contient-il ?
Photo (recadrée): Setting The Stage, par Mike Schmid, licence CC BY-SA 2.0

Qu’est-ce qu’un rider technique ?

En plus du rider technique, le contrat peut également inclure un hospitality rider (ou fiche d’hospitalité). Ce document contient les souhaits personnels du groupe en matière d’hébergement, de repas, de rafraîchissement, etc. Dans ce paragraphe, nous nous concentrerons sur le rider technique, bien qu’il peut y avoir des domaines où le rider technique coïncide avec la fiche d’hospitalité. « Par exemple, il peut y être indiqué la température souhaitée sur la scène pour une compagnie de danse, ce qui peut également figurer dans le rider technique », souligne Rinaldo Klein Bleumink, qui voyage beaucoup avec des compagnies de danse et de ballet. Rinaldo Klein Bleumink et Huug Lohuis de l’entreprise Showline AV Solutions ont déjà vu beaucoup de riders techniques. Huug sort quelques dossiers pour montrer les différents riders techniques de groupe. Ils peuvent prendre de nombreuses formes et présentent différents niveaux de qualité. « Un bon rider est utile pour tout le monde. Non seulement pour les techniciens, mais aussi pour le groupe lui-même. Vous évitez les problèmes une fois sur place si la structure qui vous accueille peut se baser sur un rider technique bien renseigné. Le régisseur sait alors exactement à quoi s’attendre et peut fournir en conséquence l’équipement adéquat. »

Professionnel

« Avec un bon rider technique, vous pouvez aller partout en tant que groupe », affirment Huug et Rinaldo. « Vous renvoyez une image professionnelle et vous éviterez beaucoup de contrariétés et d’irritations. Par ailleurs, si le groupe est coincé dans les bouchons et arrive donc en retard, le régisseur peut déjà se préparer autant que possible en se basant sur votre rider technique. Ainsi, tout est déjà en place lorsque le groupe arrive à destination. » Dans cet article, vous trouverez un aperçu de ce qu’un bon rider technique doit contenir et un exemple de rider technique du groupe Lickety Split qui possède une configuration commune de guitare, basse, batterie, chant et chœur (interprété par les musiciens).

Checklist rider technique

Un bon rider technique doit être aussi complet et détaillé que possible, mais n’exagérez pas trop. Par exemple, il est préférable de ne pas exiger certaines marques et références précises d’équipement. Un bon rider technique doit au minimum contenir les éléments suivants :

  • Les coordonnées du groupe. Elles pourront servir pour vous appeler et/ou vous envoyer un e-mail en cas des questions ou des incertitudes. Il est préférable d’inclure ces informations sur chaque page de votre rider technique.
  • Le temps nécessaire à l’installation. Prenez en considération qu’il y a une différence si vous êtes le seul groupe à se produire sur scène ou s’il y en a plusieurs. Pour les festivals, l’installation (soundcheck inclus) prend généralement 45 minutes.
  • La composition du groupe (chanteurs et musiciens). La fonction de chaque membre du groupe est plus importante que leurs noms et prénoms. Bien entendu, vous pouvez tout de même les mentionner. Indiquez par exemple qui a besoin d’un micro pour le chant ou si le guitariste chante également. Cette vue d’ensemble permet de se faire immédiatement une idée de la taille du groupe et de l’espace nécessaire à chacun sur scène. Peut-être que la scène disponible est trop petite et le groupe devra faire des changements. Il est important de le savoir à l’avance plutôt que d’être mis devant le fait accompli une fois sur place.
  • Le plan de scène. Un plan de la configuration du groupe sur la scène est toujours utile. Où se situent le ou les chanteurs, où sont les musiciens, où avez-vous besoin de prises de courant, etc. Pour vous faire une idée, un exemple de plan de scène du groupe Lickety Split est visible en bas de cette page.
  • Venez-vous avec votre propre ingénieur du son ou non ? Si oui, de combien de temps avez-vous besoin pour le soundcheck ? Votre ingénieur du son peut-il gérer une console de mixage numérique et analogique ou utilise-t-il uniquement une console de mixage analogique ?
  • Faites une patch-list complète et claire. Il s’agit de la liste de tout ce qui doit être amplifié. Pour chaque « objet » (voix, ampli guitare, batterie, etc.), vous indiquez si cela doit être fait avec un micro ou avec une DI. Vous pouvez éventuellement indiquer votre préférence pour un certain type de micro par objet. Ce sont les micros dits préférés. Vous pouvez mentionner une marque/un type très spécifique, mais il est préférable d’indiquer de quel type de micro il s’agit, éventuellement avec des exemples de marque/type. Vérifiez que la patch-list de la batterie est complète, indiquez donc chaque élément qui doit être amplifié. Si vous avez par exemple une double grosse caisse, indiquez-le explicitement. Une bonne patch-list permet de savoir en un coup d’œil combien de canaux le groupe aura besoin sur une table de mixage, afin de pouvoir fournir la table de mixage adéquate.
  • De quels effets avez-vous besoin et dans quel but ? Avez-vous des souhaits concernant l’installation de la sonorisation (amplification de la salle) ?
  • Quels sont vos besoins en matière de monitoring ? Le groupe travaille-t-il avec des systèmes in-ear ou des retours de scène ? De combien de retours de scène le groupe a-t-il besoin ? Où doivent-ils être placés ? Et éventuellement : qu’est-ce qui doit être entendu sur quel retour ?
  • Le groupe a-t-il un batteur et/ou des cuivres et doit-il se trouver sur une scène surélevée (une estrade) ? Quelle doit être la hauteur de cette estrade ? Ou le groupe apportera-t-il sa propre estrade pour la batterie ?
  • Avez-vous besoin de courant triphasé ? Si oui, quelle connexion et à combien de mètres de la scène ?
  • Combien de véhicules allez-vous utiliser ? Cette information est nécessaire pour prévoir les places de stationnement. Venez-vous également avec un camion ?

Vérifier vous-même

Vous pouvez surmonter de nombreux obstacles avec un rider technique et une fiche d’hospitalité, mais il est également judicieux de vérifier vous-même certaines choses à l’avance. Par exemple : Vous venez avec un camion ? Vérifiez si le camion peut accéder à proximité. Le concert a lieu sous un chapiteau dans un champ ? Vérifiez s’il y a des plaques de roulage pour éviter que le camion ne se retrouve embourbé. Vous voulez vendre du merchandising ? Vérifiez si l’organisateur l’autorise et dans quelles conditions.

Hospitality rider (ou fiche d’hospitalité)

Dans la fiche d’hospitalité d’un groupe, les souhaits en matière de rafraîchissement, de repas, d’hébergement, et ainsi de suite, sont énumérés. Huug et Rinaldo en ont conservé des exemples qui valent le détour. Par exemple, un groupe qui exige un assortiment mirobolant de boissons et d’en-cas dans la loge et qui va jusqu’à demander des serviettes d’une certaine couleur. « Il y a très peu d’organisateurs de festivals qui se soucient de répondre exactement aux demandes du groupe », remarque Huug. « Certains groupes vont beaucoup trop loin dans leur fiche d’hospitalité. Ils peuvent trouver ça marrant d’avoir de telles exigences, mais s’ils vont trop loin, il n’est pas sûr qu’ils seront de nouveau engagés par ce festival l’année suivante. Il est donc essentiel de se limiter aux choses qui sont vraiment importantes. Par exemple, il est utile de mentionner si un membre du groupe est allergique à certains aliments ou si vous désirez avoir un repas sain et équilibré. Ces informations sont vraiment utiles pour les personnes qui vous accueillent. Les groupes qui sont tout le temps en tournée ne peuvent pas continuellement se nourrir de sandwiches, de frites et de pizzas. »

Bonne préparation

Certains musiciens sont mieux préparés que d’autres. Un guitariste regroupe toutes ses pédales d’effet sur un seul pedalboard et il n’a besoin que d’une seule prise de courant. Tandis qu’un autre guitariste aura toutes ses pédales d’effet éparpillées et il aura besoin de plusieurs prises de courant. « Certains musiciens relient tout, mais pas de la manière la plus pratique », dit Rinaldo. « Nous avons suffisamment de multiprises avec nous, ce n’est pas le problème. Néanmoins, il est pratique pour les musiciens de disposer leur équipement de manière à ce que chacun puisse se débrouiller avec une ou quelques prises de courant. Vous évitez ainsi de nombreuses complications et le désordre sur scène. Il y a également moins de risque que quelque chose tombe en panne et s’il y a tout de même une panne, alors la cause est plus facile à trouver. » Huug ajoute : « Achetez aussi des câbles de bonne qualité. En tant que guitariste ou bassiste, assurez-vous d’avoir deux bons câbles d’instrument, afin d’en avoir toujours un de rechange. Beaucoup de problèmes techniques rencontrés sur scène sont causés par de mauvais câbles utilisés par les musiciens. »

Le rider technique du groupe Lickety Split

Ci-dessous, vous trouverez un exemple de rider technique (patch-list + plan de scène) du groupe Lickety Split pour sa tournée en Afghanistan, où le groupe s’est produit devant des militaires. Lickety Split est composé d’une guitariste/choriste, d’une bassiste/choriste, d’une batteuse/choriste et d’une chanteuse. Vous l’aurez remarqué, la particularité de ce groupe est qu’il est composé uniquement de femmes.

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