Les groupes de reprise (ou « cover bands ») sont parfois méprisés par les amateurs de musique. À tort parce qu’il existe beaucoup de cover bands qui valent le détour. Mais quelle est la différence entre un bon groupe de reprise et un mauvais groupe de reprise ? Sur ce blog, nous partageons avec vous les ingrédients de réussite d’un groupe de reprise !

Un bon cover band : plus qu'une copie carbone

Identité

Jackfire est un groupe de reprise qui a sa propre identité. En effet, ce groupe est composé de quatre frères – ce qui est déjà assez unique – qui ont tous les cheveux longs et l’air sympathique. De plus, ils savent jouer. Bien qu’ils écrivent également leurs propres morceaux, ces quatre frères sont surtout connus pour leurs reprises. Parfois, ça sonne même mieux que l’original. Par conséquent, on les engage souvent, parfois même plus que deux fois par semaine. Mais contrairement aux groupes qui jouent leurs propres compositions, un groupe de reprise doit trouver son identité ailleurs que dans leurs chansons. D’après Jacko Zieverink, le chanteur et bassiste de Jackfire, il est important de décider quel genre de cover band on veut être. « On peut être un groupe qui joue ses reprises le plus fidèlement possible à l’original. Un groupe avec de très bons musiciens qui jouent surtout la musique qu’ils aiment. Mais on peut aussi être un groupe qui joue pour donner du plaisir et des sourires aux gens, tout simplement. Dans ce cas, il est moins important de coller aussi bien que possible à l’original. Jacko Zieverink et son groupe essaient de jouer fidèlement aux originaux. Ce qui compte surtout pour eux, c’est la qualité de la musique. Mais cela ne veut pas dire qu’un cover band qui joue uniquement pour donner de la joie au public est moins bon. « Il n’existe pas de règles fixes pour un groupe de reprise. Voilà pourquoi il est difficile de déterminer ce qu’est un bon groupe et ce qui ne l’est pas. Si le but d’un groupe est tout simplement de faire passer du bon temps au public et ils y réussissent, c’est gagné. »

Un bon cover band : plus qu'une copie carbone

Un bon répertoire

Une fois que vous avez décidé quel genre de cover band vous voulez être, il faut vous demander à quel type de répertoire vous aimez vous attaquer. « Moi, je sélectionne uniquement des morceaux qui me conviennent. Et s’ils ne me conviennent pas, j’essaie de les adapter à mon style. J’ai les cheveux long et l’air d’un rockeur. Si j’interprète une chanson de dance, il faut que ce soit crédible. Pour ce faire, je dois trouver un arrangement plus rock qui nous convient. Il est important de choisir des morceaux dont l’âme correspond à votre groupe. Nous modifions souvent une chanson pour l’adapter à notre identique. De plus, si l’on joue des reprises, il faut qu’elles soient reconnaissables pour le public. Pour avoir plus de variété, nous prenons du plaisir à changer les arrangements orignaux et à faire des transitions hors du commun. »

Être reconnaissable

Jacko Zieverink est son groupe Jackfire sont des musiciens professionnels. Par conséquent, ils jouent autant qu’ils peuvent. Ils ont des setlists différentes dépendant du endroit où ils jouent. « En tant que groupe, il faut adapter votre setlist à la salle et au public. Sinon, il est inutile de faire votre pub. Celui qui engage votre groupe veut être sur ce que vous allez faire ce que vous promet. Si vous êtes professionnel, il est important de faire ça. C’est moins important pour un groupe qui joue de temps en temps. Si vous voulez jouer régulièrement, il faut que votre répertoire soit aussi vaste que possible. D’habitude, il n’est pas difficile de se faire une identité ou de constituer une répertoire ». Toutefois, la plupart des groupes ne font pas des choix clairs au début, mais une fois que l’on vous engage, on veut savoir quel type de groupe vous êtes et quel style de musique vous jouez. Dans ce cas, il faut faire des choix clairs pour être reconnaissable en tant que groupe. Et cela peut être difficile si vous aimez plusieurs types de musique, tout comme Zieverink. Jackfire sort du lot puisque ce groupe est composé de quatre frères tous très musicaux. Bien évidemment, il existe des exceptions : des coverbands qui sont créés spontanément et qui ont quelque chose qui plaît immédiatement au public. Zieverink appelle ces types de groupe des « fun bands ». « Récemment, j’ai vu jouer un groupe avec une contrebasse, une guitare et une batterie. Ils ne jouaient que des morceaux orientés hard rock, mais ça avait un côté rock & roll. J’ai parlé avec eux et ils m’ont dit qu’ils avaient pas choisi de jouer comme ça, mais ça marchait très bien. Ce groupe a sa propre identité, car ils jouent du hard rock à la manière du rock & roll. Ainsi, la personne qui leur engage sait immédiatement quel type de groupe ils sont.

 

Caractéristiques distinctives

Outre sa propre identité et sa musique, un groupe de reprise doit également avoir d’autres caractéristiques distinctives pour avoir du succès. Ainsi, Joe Cocker avait une voix très particulière qui lui permettait de faire sensation avec ses reprises. Un bon cover band doit donc sortir du lot. « Pour ce faire, on peut copier chaque note d’un morceau. On peut donc être un groupe avec une vaste répertoire qui veut tout simplement donner du plaisir au public ou être un vrai tribute band. Mais il est également possible de jouer dans un seul style : le blues, le jazz ou le rock & roll, par exemple. Quelqu’un avec une voix hors du commun comme Joe Cocker ou un guitariste particulièrement bon peut aussi vous faire sortir du lot. Il est important d’offrir quelque chose de spécial en tant que groupe. Il est aussi possible d’utiliser un instrument que l’on ne voit pas tous les jours, comme une contrebasse, un banjo, un ukulélé, un orgue Hammond ou encore une mandoline. Il est important que les gens se souviennent de vous. Il faut créer le buzz. Les membres de votre groupe doivent aussi s’entendre. S’ils s’entendent bien, ça se voit sur scène. Pour avoir une bonne entente, il faut jouer et répéter souvent ensemble. En tant que groupe, vous devez vous mettre d’accord sur tout ce que vous faites et dites sur scène. Ayant joué souvent ensemble, les membres Jackfire ont s’entendent super bien. Aujourd’hui, ils font moins de séances de répétition, mais sur scène ça passent toujours très bien. D’après Zieverink, un cover band débutant doit répéter souvent, au moins une fois par semaine, et essayer de se faire engager. De plus, il est important de communiquer avec le public. Chaque groupe doit savoir quoi dire sur scène. « Il suffit qu’un des membres du groupe communique avec le public. Certains musiciens sont plus doués pour ça que d’autres ».

Rencontrer de nouvelles personnes

Le succès de Jackfire ne s’explique pas seulement par leur identité et leur musicalité. D’après Jacko Zieverink, il est également important de connaître les bonnes personnes. Dans le passé, les quatre frères ont tous joués dans d’autres groupes où ils ont rencontré beaucoup de gens. Ainsi, Jacko a participé à The Voice en Allemagne. Grâce à cette expérience, il a renoué avec beaucoup de veilles connaissances dans l’industrie musicale. « En tant que groupe, il faut maintenir ses contacts et c’est une bonne idée d’engager quelqu’un qui s’occupe de cela. Pas forcément un agent, ça peut aussi être un ou plusieurs membres du groupe. D’après Zieverink, leur réussite est due à leur passion pour la musique. « Je fais de la musique depuis très longtemps et ça me plaît vraiment. Si je joue, je joue à fond. Je suis toujours prêt à jouer sur scène, tout comme mes frères. J’ai des talents très variés et parce que je fais de la musique depuis très longtemps, je connais beaucoup de gens. Je n’aime pas ma propre voix, mais beaucoup de gens ont une opinion différente. Ils aiment ma voix rauque et particulière. Moi, je me considère comme un musicien, plutôt que comme un chanteur. »

Un bon cover band : plus qu'une copie carbone

Comment jouer une reprise ?

Passons maintenant à la pratique : comment faut-il jouer une reprise ? Pour ce faire, il existe plusieurs méthodes. Jackfire essaie de joue ses reprises le plus fidèlement possible à l’original. Mais comment capturer l’essence d’une chanson. « La première question qu’il faut se poser en tant que cover band est : quel est notre objectif ? Quels types de sentiment voulez-vous transmettre ? Vous voulez jouer des ballades pop ou bien des morceaux fusion très techniques, par exemple ? Vous voulez tout simplement vous amuser et amuser votre public ? Ce sont des questions qu’il faut se poser avant de jouer une reprise. Il existe de nombreuses manières de faire une reprise, mais beaucoup de cover bands essaient de coller aussi bien que possible à l’original. Souvent, il faut faire des concessions, parce beaucoup de chansons sont enregistrées en utilisant beaucoup d’instruments et de musiciens. Sur scène, on ne peut pas utiliser tous ces instruments. Donc, comment capturer l’essence d’un morceau ?

Vérifier la tonalité

Il faut d’abord vérifier la tonalité de la partie de chant, dit Zieverink. Dans certains cas, un chanteur n’arrive pas à chanter dans tonalité de l’original. C’est souvent le cas avec les reprises chantées par un chanteur dont l’orignal est chanté par une chanteuse ou inversement. Trouvez donc une tonalité qui plaît à votre chanteur. Cela dépend non seulement de la tessiture vocale du chanteur, dit Jacko Zieverink. « Ça dépend également de la composition de votre groupe. J’ai dû chanter Don’t stop believing de Journey seul sur le piano. À ce moment-là, j’ai décidé de faire ce morceau une octave plus bas. Cela me permettait de chanter avec plus de naturel et d’expression. En groupe, je chanterais cette chanson dans l’octave originale. Si vous changez la tonalité, un morceau peut sonner très différemment. Parfois, il faut chanter trois octaves plus haut. Dans ce cas, ça risque de manquer de profondeur. Toutefois, ce type de changements ne gênent généralement pas le public, dit Zieverink. Parce que la plupart des gens n’écoutent que le son global d’un groupe. Mais si vous pensez que vous perdez quelque chose en changeant d’octave, essayez de trouver une manière de compenser cette perte. « Vous pouvez par exemple faire chanter certaines parties non seulement par le leader, mais également par les autres membres du groupe, ce qui permet de donner plus de puissance à la chanson. »

Petit groupe

Parce que beaucoup de groupes de reprise ont peu de membres, ils ne peuvent pas toujours jouer toutes les parties de l’original. « Dans ce cas, choisissez les parties les plus importantes qui sont jouables pour vous et qui rendent le morceau reconnaissable », dit Jacko Zieverink. Imaginez, vous avez sélectionné les parties, tout le monde les a étudié et vous les jouez pour la première fois en répétition. Il y a quelque chose qui cloche, mais vous ne savez pas quoi. Que faire ? Comment trouver ce qui vous empêche de progresser ? « En fait, une chanson doit fonctionner par elle-même, lorsqu’elle est interprétée en voix, ligne de basse et accords », dit Zieverink. « Et même si elle est interprétée en chant et ligne de basse. Vérifiez d’abord si cela passe bien. Si ce n’est pas le cas, il est inutile d’ajouter quoi que ce soit, cela n’aidera pas. Assurez-vous d’abord que cela passe bien, le reste suivra. » Rare sont les auditeurs qui entendent la ligne de basse. Néanmoins, la ligne de base est l’un des facteurs qui rendent une chanson reconnaissable. « On devrait reconnaître un morceau au chant et à la ligne de basse », dit Zieverink. Il ajoute que la ligne de basse joue un rôle moins important dans la musique d’aujourd’hui. « Autrefois, il y avait plus de chansons basées sur un riff. Les chansons d’aujourd’hui utilisent souvent les mêmes progressions d’accords. On ne peut donc pas les distinguer par ce facteur. Ces chansons se distinguer par certaines phrases musicales, appelées « hooks », qui sont souvent répétées tout au long de la chanson. Autrefois, une chanson était comme une histoire. Mais ce n’est plus le cas avec beaucoup de chansons d’aujourd’hui. »

Basse et batterie

Imaginez, le chant, les accords et la ligne de basse s’entendent, mais il y a quelque chose qui cloche dans le son global. Dans ce cas, quel est l’élément suivant à vérifier ? « Si vous voulez jouer correctement une reprise en restant le plus fidèle possible à l’original, alors l’interaction entre la basse et la batterie est importante. Il faut vraiment imiter le feeling de l’original, y compris l’énergie et « l’agression », s’il y en a. Si vous ne le faites pas, le message ne passa pas ». Le chant, le basse et la batterie sont donc le fondement. Puis, il y a la « section des médiums » : la guitare et les claviers. « Le risque de l’utilisation la guitare (ou des guitares) et des claviers en même temps est qui remplissent trop le morceau », dit Zieverink. « Tenez-le ouvert. Pour éviter de s’entraver, il faut se répartir les rôles : chacun joue sa propre partie. Enregistrez-vous et réécoutez-vous, pour vérifier si tous se passe bien. Si le guitariste et le claviériste veulent jouer la même partie, alors faites attention que tout se passe de façon synchronisée. »

Garder les choses intéressantes

« Il y a une question importante qu’il faut se poser en tant que groupe : la chanson reste-elle intéressante ? » dit Jacko Zieverink. « Une chanson nécessite une énergie qui varie. Il y a-t-il suffisamment de variation ? Assurez-vous qu’il y ait une différence d’énergie entre les couplets et les refrains. Le guitariste et le claviériste continuent-t-ils à jouent les mêmes accords ou est-il possible de rendre la chanson peut intéressante en ajoutant une ligne de mélodie ? » Autre astuce : tous les membres ne doivent pas jouent sur un morceau. Parfois en ne jouant pas dans certains passages, on peut rendre un morceau plus intéressant. La main gauche du clavier fait souvent l’objet de discussions dans un groupe. Beaucoup de groupes ne veulent pas que leur claviériste utilise sa main gauche, comme font les pianistes. « Ils ont raison s’il les basses du claviériste entravent avec la basse » dit Zieverink. « Mais si un pianiste joue ses basses correctement, ça n’entrave pas forcément avec la basse. Quelqu’un comme Elton John fait ça presque tout le temps sur son piano. C’est donc bien possible. Mais les basses d’un clavier ne doivent pas être plus graves que le son d’une basse. » Avec certains styles de musique, il peut être très beau et approprié de jouer la même chose avec un piano et la basse, donc de doubler la partie. « Ça peut être beau le rock ‘n’ roll, parce que ça cogne plus fort ainsi », dit Zieverink.

Trop fort et trop vite

Quelle est l’erreur la plus fréquente commise par les groupes de reprise ? D’après Zieverink, la réponse est facile : « Jouer trop fort. C’est l’erreur numéro un. C’est une erreur que j’ai déjà commise moi-même et que je commets encore parfois. Jouer trop fort est une raison pour laquelle beaucoup de gens n’engagent pas de groupes et que les bars perdent leur licence. Si vous voulez jouer régulier, il est recommandé de ne jouer pas trop fort. » Mais pourquoi les groupes jouent-ils si fort ? « C’est souvent pour compenser ce qui leur manque en technique. Ils pensent : si c’est fort, ça sonnera bien. C’est aussi lié à l’incertitude. L’argument souvent avancé est que le batteur ne peut pas jouer plus doux. Mais c’est faux. Un batteur peut aussi faire un bon rythme en jouant moins fort. C’est une question de technique et d’entraînement. Une autre erreur souvent commise est jouer trop vite. « On joue facilement à un tempo trop élevé. C’est généralement dû à l’adrénaline produite au cours d’un concert. Ça aide si le batteur utilise un métronome avant chaque chanson. Mais souvent on na pas le temps. Dans ce cas, il n’y a pas d’autre solution que de rester tranquille et de garder un aperçu clair. « Pour garder le bon tempo, il peut aussi être utile de jouer avec une bonne technique. « S’il y a une ligne difficile que vous ne maîtrisez pas totalement, vous la jouerez généralement plus vite. Assurez-vous donc que vous savez jouer une ligne pareille. Si vous n’y arrivez pas, simplifiez-la. »

Un bon cover band : plus qu'une copie carbone

Bon à savoir

Chercher les accords

Vous cherchez les accords d’un certain morceau ? Sur Internet, il est très facile de les trouver. Mais attention, souvent ces accords ne sont pas corrects. Faites confiance à vos oreilles pour savoir si c’est le cas. Un bon musicien trouve les accords d’une chanson à l’oreille, mais internet peut être un bon outil pour vous aider au début. Sur YouTube, vous trouverez des musiciens confirmés qui vous montrent comment jouer un morceau. Pour trouver des accords vous-même, il faut avoir une bonne connaissance des accords et une ouïe développée. Plus vous essayez de trouver des accords à l’oreille, plus c’est facile. Astuce : écoutez la note la plus grave. En effet, on l’entend presque toujours sur le premier temps d’un accord, c’est la note que l’on appelle la fondamentale et c’est elle qui donne le nom de l’accord. Puis, vérifiez si c’est un accord mineur ou un accord majeur et s’il y a des notes supplémentaires (comme des septièmes, par exemple). Une autre astuce (pour les musiciens plus expérimentés) : divisez un morceau en plusieurs groupes, en I-VI-IV-V, plutôt qu’en Do-Lam-Fa-Sol, par exemple. Cela vous permet de trouver plus rapidement les accords et de passer plus facilement à une tonalité différente, si besoin.

Le bouton de transposition

Sur tous les instruments à touches numériques, on trouve un bouton de transposition qui vous permet de changer facilement de tonalité. Aujourd’hui, il existe même des guitares qui possèdent un tel bouton. C’est pratique, mais ce n’est pas sans risques. En effet, si vous avez déjà utilisé un instrument équipé d’un bouton de transposition, il vous est probablement arrivé au moins une fois d’oublier de le remettre à sa position initiale pour jouer la prochaine chanson. Cela ne manquera pas d’arriver tôt ou tard, surtout si vous êtes sur scène. « Je ne l’utilise pas », dit Jacko Zieverink. « Je préfère faire un petit effort pour jouer dans la tonalité désirée ». Mais pour l’étude d’une chanson, le bouton de transposition est un outil pratique, d’après Zieverink. « Dans ce cas, je l’utilise à l’inverse. Imaginez, l’original est en Sol et vous, en tant que groupe, le jouez en La, un ton plus haut. Quand je l’étudie, je règle le bouton de transposition un ton plus bas. Je peux alors étudier la chanson comme si je la jouais en La, mais en réalité c’est en Sol, tout comme l’original. »

Clones

Porter un masque pour être soi-même, cela peut paraître paradoxal. Mais c’est possible. Le groupe de reprise KISSterious se présente sur scène dissimulé derrière des masques et avec des chaussures à semelles compensées. Ce groupe nous prouve que pour avoir du succès, il faut vraiment avoir sa propre identité.

Un bon cover band : plus qu'une copie carbone

Ne prenez pas les Foo Fighters

Si vous voulez former un groupe de reprise, ne vous attaquez pas à l’œuvre des Foo Fighters, parce qu’il existe déjà beaucoup de groupes qui font cela. Ainsi, on trouve de nombreux groupes de reprise des Foo Fighters à des concours de cover bands. Maarten van Schoorl, directeur d’une école de guitare, a tenté d’inscrire son groupe, un tribute band spécialisé dans les reprises des chansons du groupe de rock américain Kiss, à un tel concours. Malheureusement, Van Schoorl a reçu un mail de rejet disant :« Merci pour votre intérêt. Nous espérons que vous vous réinscrivez l’année prochaine. » « Je ne pense pas », dit Van Schoorl qui est un inconditionnel de Kiss. Il est fan du groupe depuis environ 30 ans. Kiss vivait alors sa seconde jeunesse avec le tube I Was Made for Lovin’ You, qui est un mélange de rock et de disco. « J’avais 10 ans et cette musique, ces visages maquillés, ces costumes et ces concerts avec du feu et du sang m’ont profondément marqué. C’était des personnages de BD ramenés à la vie : The Starchild, The Demon, The Spaceman et The Catman. J’étais un fou de Kiss. Quand j’étais un peu plus âgé, j’ai commencé à écouter leurs chansons des années 70. Formidable. Je voulais tout simplement être en mesure de jouer de la guitare comme Ace Frehley. »

Huphter

Van Schoorl est devenu un guitariste polyvalent et il préfère des groupes de hard rock, comme Chicken Foot, un supergroupe américain formé autour du guitariste virtuose Joe Satriani. Depuis des années, il joue avec Hupther, un cover band qui joue très fort. Ces dernières années, Kiss existait à l’état latent dans sa mémoire, mais il était de nouveau obsédé par le groupe quand on lui a demandé de participer à un festival avec son groupe. L’un des autres membres de Huphter a proposé de faire un hommage à Kiss. « Nous avons donc chargé un canon à confettis et nous nous sommes présentés comme KISSterious sur scène. Personne ne savait que c’était nous, les membres de Huphter, qui se cachaient derrière le maquillage », dit Van Schoorl. Pour le guitariste et ses camarades, le costume de Kiss est devenu une seconde peau. Cette expérience montre qu’il est possible d’être vraiment soi-même en portant des masques. Ils ont toujours voulu faire cela. Ce sont des quadragénaires approchant de la crise de la quarantaine dont le seul désir est d’être comme leurs idoles. « La musique de Kiss n’est pas très technique, mais les solos de guitare sont très bien construits », dit Maarten van Schoorl. Esmond Buesink, le deuxième guitariste du groupe, est d’accord avec lui. Buesink et Van Schoorl prennent leurs solos à tour de rôle. Ils les copient note par note. Les fans de Kiss connaissent toutes les parties par cœur et chantent avec eux. KISSterious prend l’album Alive! de 1975 comme point de départ pour leurs concerts. D’après le tribute band, c’est l’album le plus authentique du groupe américain.

Un bon cover band : plus qu'une copie carbone

Un groupe de cinq musiciens

N’importe quel inconditionnel de Kiss dira d’emblée que Kiss est composé de quatre membres, tandis que KISSterious en a cinq. C’est parce qu’Erik Dekker, le chanteur du groupe, ne joue pas d’instrument. Dekker incarne le personnage « Starchild » et deux membres de KISSterious personnifient le personnage « Spaceman ». Van Schoorl s’est inspiré de l’ancien personnage « Spaceman » Ace Frehley et Buesink s’est inspiré de Tommy Thayer, l’actuel « Spaceman » de Kiss. D’après Van Schoorl, ce membre supplémentaire ne leur empêche pas de jouer les chansons de Kiss de manière convaincante. Le public n’est pas déçu par leurs prestations. D’après certains, KISSterious joue même avec plus de précision que Kiss, dont les membres fondateurs, Gene Simmons et Paul Stanley, ont aujourd’hui presque 70 ans. Van Schoorl et Buesink sont modestes, mais ils aiment entendre cela. Néanmoins, KISSterious peut encore améliorer sa présence sur scène. En effet, un tribute band de Kiss doit non seulement sonner comme Kiss, mais aussi ressembler physiquement au groupe. Après seulement trois vrais concerts, les membres de KISSterious ont encore un peu de mal à marcher correctement sur leurs chaussures à semelles compensées de dix-huit centimètres. Sur une petite scène, où ils sont assez proches les uns des autres, il faut surtout maintenir son équilibre, puisque l’on se tord la cheville très vite. Lorsqu’il entre sur scène, Raymond Liebrand (« Catman ») porte le même type de chaussures, mais une fois devant sa batterie il met des chaussures plus plates. Sinon, il n’arrive pas à jouer la pédale de grosse caisse. Pour les guitaristes, il n’est pas possible d’utiliser un pedal board ainsi. « Si je porte mes semelles compensées, j’appuie sur trois pédales en même temps. Ça ne marche pas », dit Van Schoorl. « Mais c’est une sensation assez particulière d’être sur scène quand on est presque vingt centimètres plus haut que d’habitude. On voit le monde sous une perspective différente ».

Apparence

Au départ, c’était une blague, mais KISSterious vise aujourd’hui la perfection. Si vous faites un hommage à un groupe, tout doit être parfait. Il n’y a donc pas vraiment de différence avec l’exécution d’une pièce de musique classique. Toutefois, les tribute bands ne sont pas appréciés de la même manière par le public qu’une exécution ou un enregistrement de La Flûte enchantée, par exemple. Les musiciens classiques interprètent pour les auditeurs les partitions de compositeurs disparus depuis longtemps. Les tribute bands, eux, font quelque chose de très simple. Enfin, c’est ce que pensent beaucoup de personnes. Mais l’intention des tribute bands n’est pas différente. Il s’agit de donner le meilleur de soi-même, d’égaler l’original et même de le surpasser, si possible. Être un tribute band n’est pas facile, surtout si vous jouez des chansons de Kiss. Rendre hommage à un groupe pour qui l’apparence compte avant toute chose est une tâche difficile. Un simple déguisement ne suffit pas. Les membres de KISSterious ont acheté leurs costumes aux États-Unis.Bien qu’ils soient fabriqués en Chine, ces costumes sont proposés en licence et dotés du logo de Kiss. Même chose pour les bottes futuristes. De plus, les membres de KISSterious ne portent pas de perruques bon marché. Ils ont trouvé une coiffeuse qui leur a fait des perruques de qualité sur mesure. Il est d’ailleurs difficile de trouver un bon maquillage waterproof. « Du blanc cassé 9001. Ce maquillage va très bien avec mes dents », dit Buesink. Pour une séance photo, le groupe s’est fait maquiller par un professionnel. Aujourd’hui, les membres du groupe le font eux-mêmes. Chaque membre a une grande trousse de maquillage. Leurs femmes les envient. Après avoir regardé de nombreux tutoriels sur YouTube, ils savent comment s’y prendre. Catman, qui a d’habitude une barbe, doit se raser avant chaque concert. Après la transformation, tout le monde doit garder un visage neutre pour éviter que le maquillage ne se détériore. Il ne faut donc pas non plus toucher le visage. Pour faire un concert de quarante-cinq minutes, ils doivent se préparer pendant trois heures.

Pyrotechnie

Sur scène, Luigies, le bassiste et celui qui incarne le personnage « Demon », est le membre qui attiré le plus d’attention avec son costume de chauve-souris et ses rééditions des basses Axe et Punisher. Durant le solo de basse de God of Thunder, il crache du sang (du faux) qui coule de sa bouche. L’utilisation de capsules de sang ne lui pose pas de problèmes, mais Luigies doit encore perfectionner sa présence sur scène. En effet, il est un peu trop gentil pour être le diable. Heureusement, sa langue est aussi longue et pointue que celle de Gene Simmons. Il pourrait tirer sa langue encore plus loin, mais il arrivera bientôt. Bien que les tribute bands veuillent être fidèles à l’original, ils sont forcément confrontés à des limitations. Kiss joue dans des stades où ils utilisent des pyrotechnies de pointe. Derrière la scène, on trouve des nacelles qui garder un rideau en l’air pour les feux d’artifice qui illuminent le stade entier. Lors d’un concert, Gene Simmons est levé dans l’air et posé sur un élévateur de dix mètres de haut. Paul Stanley, le chanteur et guitariste du groupe, vole en frôlant les têtes du public vers une autre scène, alors que Thayer (« Spaceman ») joue des solos endiablés.

Feux d’artifice

KISSterious n’aura pas son propre spectacle de feux d’artifice sous peu. En effet, le groupe préfère se faire connaître davantage dans la partie est des Pays-Bas et obtenir plus de concerts. L’objectif n’est pas de gagner de l’argent, même si un concert de KISSterious coûte 100 euros plus que celui du leur groupe Huphter. Mais cela n’est pas étonnant, puisque cela demande plus de travail. De plus, ils doivent récupérer leur investissement de plusieurs milliers d’euros. Il faut d’ailleurs être prudent si l’on veut imiter Kiss. En effet, Gene Simmons, également connu sous le nom du « The Demon », n’hésite pas à aller au tribunal en cas d’utilisation non autorisée du logo de Kiss. Pour KISSterious, l’important c’est de rendre hommage aux héros de leur jeunesse.

Tribute bands de Kiss

Il existe des dizaines de groupes qui jouent des reprises des chansons de Kiss dans le monde. Pour commencer un groupe de reprises, il faudra d’abord avoir un nom plus ou moins original qui ressemble au nom de Kiss. Ainsi, on trouve les noms suivants : Kisstory (Belgique), Dressed 2 Kill (Canada), Dressed to Kiss (Italie), Kiss This (États-Unis), Hotter than Kiss (France), Kiss of Death (Espagne), Kiss World (Hongrie) et Tributo a Kiss (Péru).

» Trouver des musiciens pour collaborer en ligne

Pas de réponse

Pas encore de commentaires ...

Laisser un commentaire