Blessures du musicien - 8 manières de les éviter

Les blessures liées à la pratique de la musique sont les ennemis naturels de tout musicien passionné, qu’il soit amateur ou professionnel. Vous faites de la musique en toute insouciance et ne remarquez rien. Jusqu’à ce que le sifflement dans vos oreilles devienne permanent et que la douleur lancinante dans votre poignet devienne chronique. Si, en tant que musicien, vous voulez vous épargner bien des souffrances : dosez votre passion et prenez soin de vous. Vous éviterez ainsi les séquelles causées notamment par les lésions auditives et les mouvements répétitifs.

Sport de haut niveau

Jouer de la musique ensemble, c’est avant tout être sur la même longueur d’onde, et quand c’est le cas, c’est un véritable plaisir. Remplir une salle et déchaîner les foules donnent également un coup de fouet. Vous avez une telle montée d’adrénaline que vous planez encore plusieurs heures après le concert. Et ce, alors que vous venez de réaliser une performance digne des athlètes de haut niveau. C’est exagéré ? Il suffit de mettre une guitare électrique entre les mains d’un novice et de lui apprendre quelques accords. Au bout de 15 minutes, votre cobaye aura déjà des crampes dans les doigts. Même si vous le motivez en lui lançant des encouragements comme : « Ne t’arrête pas – Tiens bon – C’est bon quand ça fait mal » ; très vite, il sentira ses muscles se crisper à cause de la position inhabituelle ou du poids de la guitare sur l’épaule.

Surmenage

Qu’est-ce que ça signifie pour vous qui êtes musicien ? Est-il vraiment bon d’avoir mal ? Comment pouvez-vous être certain que les douleurs que vous subissez ne sont pas un signal d’alerte de votre corps, comme un signe avant-coureur d’un surmenage ? Et connaissez-vous vraiment les conséquences du surmenage ? De nombreux musiciens ne sont pas sûrs de leurs aptitudes et pensent qu’ils ne peuvent s’améliorer qu’en répétant fréquemment et longtemps. Ils font peu attention à la façon dont ils se tiennent ou s’assoient. Cette situation peut avoir des conséquences désastreuses pour le musicien. Le surmenage physique est précisément causé par une pratique prolongée dans une mauvaise posture : le dos arrondi caractéristique de l’organiste ou du musicien assis dans la pénombre le nez collé sur ses partitions. Le fait de maintenir la tête, le cou, les épaules et le dos dans une position inconfortable pendant de longues périodes et d’effectuer en permanence les mêmes petits mouvements rapides aura également un effet négatif sur le long terme. Ainsi, le batteur qui répète fanatiquement une nouvelle technique de jeu risque de se fouler le poignet et le guitariste trop zélé s’expose à des crampes. Ensuite, il y a les chanteurs et les chanteuses, dont les cordes vocales peuvent être irrémédiablement endommagées lorsqu’elles sont trop sollicitées et de manière inadéquate. Le transport d’instruments de musique et de systèmes de sonorisation lourds peut également user le corps du musicien. Tout ça n’est pas très réjouissant, mais vous devez tout de même en être informé. Il suffit de jeter un coup d’œil au site medecine-des-arts.com pour vous faire une idée des risques qui vous guettent. Un index des maladies y est disponible, mais vous pouvez également consulter les articles en fonction de l’instrument dont vous jouez et découvrir les troubles que vous pourriez subir et comment mettre en place des actions préventives.

Que faire ?

Les lésions auditives peuvent prendre diverses formes, allant des pertes auditives et des acouphènes à l’hypersensibilité à certains sons, en passant par la distorsion de l’audition et la « double audition » (ou diplacousie), qui consiste à percevoir une fréquence dans l’oreille gauche et dans l’oreille droite à une hauteur différente. Il y a de quoi vous rendre fou. Ne pensez donc pas que vous êtes une chochotte si vous portez des protections auditives pendant les répétitions et les concerts. N’hésitez pas également à lire notre article sur les dommages auditifs. Le deuxième groupe de « trouble-fêtes » est constitué par les troubles musculo-squelettiques (TMS) liés à la pratique d’un instrument de musique, qui, dans le pire des cas, peuvent entraîner l’incapacité totale de jouer professionnellement ou même de s’adonner à son passe-temps. Mais cet article ne doit pas vous démoraliser, d’autant plus que faire de la musique présente de nombreux bénéfices et qu’il serait dommage de s’en priver. Pour rester optimiste, voici quelques conseils et astuces que tout musicien peut utiliser pour prendre soin de sa santé et continuer à jouer dans le plus grand plaisir.

#1. Technique de jeu et posture

Examinez d’un œil critique votre propre technique de jeu et votre posture. Asseyez-vous ou tenez-vous debout en gardant le dos bien droit lorsque vous jouez de votre instrument et voyez si vous parvenez à adopter un style de jeu moins agressif. Regardez aussi attentivement votre instrument. Pourriez-vous utiliser un instrument plus petit ? Comment est-il accordé ? Pourriez-vous utiliser une corde plus fine ? Avez-vous la bonne sangle ?

#2. La dynamique au-dessus des décibels

Le risque de lésions auditives dépend de la combinaison d’une exposition à un volume élevé et de la durée. Accordez-vous de temps en temps une répétition sans ampli et utilisez-la immédiatement pour perfectionner votre timing, votre dynamique, votre jeu et votre intonation. Jouez dans une pièce à l’acoustique absorbante.

#3. Répartir la pression

Essayez d’impliquer des groupes musculaires plus importants lorsque vous jouez. La force ne doit pas toujours venir uniquement des mains et des doigts. Apprenez à être attentif aux signes de tension et aux postures trop crispées. Pour y remédier, changez régulièrement de posture, redressez le dos, étirez-vous un instant ou même sautillez un peu. Sachez que le tabac rétrécit les vaisseaux sanguins, ce qui a pour conséquence de diminuer la circulation sanguine. Les musiciens qui fument sont ainsi plus susceptibles d’avoir des problèmes de dos que leurs collègues non-fumeurs.

#4. Échauffement et récupération

Aucun athlète ne commence une compétition ou un entraînement sans s’être préalablement échauffé. Dépassez votre gêne et constatez à quel point il est agréable de se détendre et de s’étirer avant une répétition ou un concert. Il peut être judicieux de consulter un kiné à ce sujet et de lui demander d’établir un petit programme d’exercices appropriés. Un quart d’heure d’exercices ciblés suffit à faire toute la différence. Autre conseil pour les guitaristes : ne commencez jamais à jouer avant d’avoir les mains chaudes (= bonne circulation sanguine).

#5. Pause

Faites régulièrement des pauses pour relâcher les tensions accumulées, changez de posture, laissez vos oreilles se reposer et permettez à votre corps d’évacuer les toxines. Même pendant les longues répétitions, il y a toujours un moment où vous pouvez vous détendre et relâcher vos épaules, vos bras et vos mains.

#6. N’en faites pas trop

De nombreux musiciens peuvent avoir les yeux plus gros que le ventre et sont membre de plusieurs groupes. Être accro à votre instrument est le meilleur moyen de faire un burn out. Accordez-vous donc une pause et laissez votre instrument de côté de temps en temps. Conseil du monde sportif : vous pouvez également « répéter mentalement », comme les athlètes de haut niveau qui visualisent leur course ou leur match à l’avance.

#7. Vos loisirs

Choisissez des loisirs qui peuvent contribuer à maintenir une bonne posture lorsque vous jouez de la musique. Pensez au yoga, à la méditation, au tai-chi ou aux sports qui maintiennent en bonne condition les groupes musculaires que vous sollicitez en jouant. N’hésitez pas également à demander conseil à votre médecin et faites des exercices pour prévenir le mal de dos. Vous apprendrez non seulement comment positionner votre corps, mais aussi quelles sont les techniques pour lever des charges, s’asseoir et se tenir assis correctement…

#8. Que faire en cas de petites douleurs ?

Conseils du guitariste Scott Tennant :  » Pour prévenir le surmenage, il faut avoir la bonne attitude. La douleur doit être comme un feu de signalisation qui passe au rouge. Arrêtez-vous donc dès les premiers signes ! Il ne faut pas continuer à jouer en dépit de la douleur. En répétant au maximum une heure d’affilée, puis en faisant une pause d’une heure, je parviens à éviter la douleur. Je lutte contre le stress et la pression de la même manière. Si je ne parviens pas à maîtriser un exercice particulier, je m’arrête, j’attends d’avoir les idées claires et je le reprends. Il arrive parfois que je « perde » une demi-heure à ne rien faire, mais je m’en moque. Pour moi, le mieux est de repartir à zéro ».

Site : medecine-des-arts.com : informations sur les blessures chez les musiciens et les artistes, les moyens de les prévenir, de les traiter et d’y remédier.

Interview avec une kinésithérapeute pour musiciens

Des guitaristes aux tendons qui protestent et des trompettistes aux dents qui claquent. « Le surmenage s’accumule. Alors, pourquoi attendre de devoir suivre un traitement ? », s’interroge Ida De Boer, kinésithérapeute spécialisée dans le domaine de la musique. Sa devise : « Prenez soin de votre corps et prévenez les blessures. » Ci-dessous, vous trouverez un aperçu des blessures dont sont victimes les patients de son cabinet.

Blessures du musicien - 8 manières de les éviter

Doigt à ressaut

Le terme « doigt à ressaut » est communément utilisé pour qualifier la ténosynovite sténosante (comme l’appellent les fétichistes des termes médicaux). Dans le cas du doigt à ressaut, le tendon fléchisseur du doigt se coince derrière un épaississement de la gaine du tendon. Le doigt reste en position fléchie. Certaines blessures liées à la pratique de la musique portent des noms plutôt accrocheurs. Le syndrome de Satchmo, par exemple, tire son nom du légendaire trompettiste Louis Armstrong, qui souffrait d’une rupture du muscle orbiculaire. L’épaule gelée (ou Capsulite rétractile) est un autre candidat de choix pour le titre de votre prochain album. Cette blessure douloureuse peut limiter les mouvements d’un musicien à un point tel que son rôle dans le groupe peut se réduire à faire le café.

Sans effort, pas de résultat

En résumé, la musique est un sport de haut niveau et ceux qui veulent atteindre des sommets doivent endurer des souffrances. Il faut s’exercer jusqu’à l’épuisement sur des instruments qui ressemblent plus à des instruments de torture fabriqués par l’Inquisition qu’à des instruments de musique. La pratique de la musique peut briser le corps et l’esprit. Se plaindre de douleurs, annuler des concerts à cause d’un problème physique, ça ne se fait pas. Vous ne devez pas laisser tomber votre public et les autres membres du groupe. Pourtant, un tournant s’opère lorsqu’il s’agit de prendre au sérieux les plaintes des musiciens, à la fois par les musiciens eux-mêmes et par leurs thérapeutes. La plupart des musiciens classiques endurent généralement des douleurs physiques et, comme beaucoup d’entre eux sont salariés d’un orchestre, ils sont couverts par la loi sur la santé et la sécurité au travail. C’est pourquoi une plus grande attention a récemment été accordée à leurs conditions de travail et aux blessures qui en résultent, bien qu’ils jouent encore sur des chaises de cantine empilables, tandis que l’audience se blottit confortablement dans des fauteuils moelleux…

Cabinet

Ida de Boer (50 ans) est kinésithérapeute auprès de l’orchestre symphonique Het Gelders depuis 1998 et dirige le cabinet de kinésithérapie De Stimulus situé à Arnhem aux Pays-bas. L’orchestre a subi de nombreuses réductions budgétaires, mais Ida de Boer n’en démord pas. Depuis qu’elle a pris ses fonctions, l’absentéisme au sein de l’orchestre a fortement baissé. Entre-temps, de plus en plus de musiciens de rock, de jazz et de pop franchissent les portes de son cabinet, courbés et gémissants à la recherche d’une solution permettant de soulager leurs souffrances. Que l’on joue du classique, du rock, du jazz ou de la pop, les maux sont les mêmes. Il s’agit presque toujours de surmenage musculo-squelettique. Le guitariste Leo Pennock est un habitué du cabinet. Lui et sa guitare Hagstrom (il restaure des guitares de cette marque) sont inséparables. À sa première visite, il s’est plaint d’une douleur dans l’articulation du poignet gauche. Tout va mieux aujourd’hui. De temps en temps, il vient encore pour une visite de contrôle. Ida De Boer vérifie le tonus musculaire de Leo et s’assure que le contrôle des muscles concernés est correct. « Je m’adapte à mon patient à son instrument. Je demande à mon patient d’apporter son instrument ou de se filmer pendant qu’il joue. Je fais une analyse de la posture, une analyse de la technique de jeu et j’examine le corps. J’adapte ensuite le traitement à ces niveaux-là. Au cours de l’analyse du jeu, je teste les schémas de contraction des muscles. Qu’utilisez-vous beaucoup ? Pourquoi la prise est-elle trop tendue à gauche ? Comment le cerveau communique-t-il avec les muscles ? Aucun muscle ne bouge sans le cerveau. C’est ce qu’elle appelle « regarder sous le capot ». « Quelle est votre histoire ? Comment en êtes-vous arrivé là ? Lorsque vous savez comment une douleur est apparue, vous savez où se trouve la solution. »

Prise

Leo Pennock s’est blessé en jouant beaucoup de la guitare, en faisant beaucoup de moto et beaucoup de vélo. En plus de son poignet, il a également souffert du muscle extenseur des doigts. « Le surmenage s’accumule », dit Ida. Au passage, sa prise en main du manche de sa guitare Hagstrom était parfaite. Pour soulager son poignet, Pennock a changé le guidon de son vélo et a relevé celui de sa moto. Pour Pennock, un manche de guitare fin est parfait, mais pas pour le guitariste punk souffrant de tennis elbow (ou épicondylite latérale du coude). « Ce type avait des mains gigantesques, mais jouait sur une basse avec un manche fin. Il a dû chercher une basse avec un manche qui lui donne plus de prise, pour qu’il puisse avoir la main plus détendue ». « Dans le feu de l’action, les guitaristes ont souvent tendance à tenir le manche avec leur pouce », explique Ida De Boer. « Mais ce n’est pas nécessaire. Le pouce n’a besoin d’être appuyé contre le manche que pour contrebalancer la pression des doigts sur les cordes. Il s’agit d’un réflexe inconscient. Le système nerveux préfère contrôler un poing plutôt que de contrôler sélectivement les doigts. C’est surtout dans les morceaux difficiles que ce réflexe se manifeste. Si vous demandez quelque chose à votre corps et que c’est difficile, le cerveau se met en quatre. Ainsi, dans des situations de concentration extrême, les musiciens font des grimaces et toutes sortes de mimiques. Il s’agit en fait d’une compensation inconsciente.

Harnais

« Hier, j’ai reçu un bassiste qui présentait un épaississement d’un tendon de l’annulaire gauche. Je rencontre souvent ce type de cas : les tendons s’opposent à une charge de longue durée ou à une charge excessive. Ce patient m’a dit qu’il avait récemment rejoint deux groupes et qu’il jouait beaucoup plus que d’habitude. Le meilleur conseil n’est-il pas tout simplement de jouer moins ? De Boer : « C’est ce que conseille la plupart des médecins généralistes, mais vous n’irez pas très loin avec ça. » Raison pour laquelle elle donne aux musiciens blessés des conseils techniques et tactiques. Un batteur de 13 ans souffrant de douleurs au tendon d’Achille s’est vu conseiller de porter des semelles orthopédiques. « Son tendon d’Achille se trouvait un peu bizarrement sous son mollet à cause de ses pieds plats », explique-t-elle. Pour les saxophonistes souffrant de douleurs cervicales, elle conseille de remplacer la sangle du saxophone par un harnais qui répartit le poids sur les deux épaules. « Les très fines sangles en particulier, mettent le cou dans une courbure bizarre, ce qui est gênant lorsque vous soufflez dans l’instrument », dit-elle. La meilleure solution est un « harnais » que le saxophoniste accroche autour de ses épaules. Cependant, ces solutions ne sont pas très sexy. De Boer : « Les saxophonistes les associent au monde médical. Mais dès qu’ils constatent les améliorations apportées, ils sont emballés ».

Hyper

Dans le monde de la musique, les personnes hyperconcentrées et hypermobiles sont relativement fréquentes. Les musiciens ainsi étiquetés accomplissent de grandes choses, mais ils se blessent aussi facilement. Pour les musiciens hyperconcentrés, aucune montagne n’est trop haute, ils ne se donnent aucun répit : encore une heure à répéter comme ça je vais m’améliorer. De Boer : « C’est un point délicat. En musique, on peut toujours s’améliorer. » Les hypermobiles, quant à eux, ont des articulations hypermobiles et font des acrobaties étonnantes sur leur instrument. « Les hypermobiles sont aussi très présents dans les cirques. L’inconvénient, c’est qu’ils doivent solliciter beaucoup plus leurs muscles pour rester stables. » Les individus hyper ne connaissent pas de limites. De Boer : « Je peux les amener à fixer des limites plus sûres. Mettez une alarme pour vous rappeler de vous arrêter si vous avez pour habitude d’en faire toujours trop. Faites une pause. Donnez à une blessure une chance de se rétablir. Le plus gros problème est que les musiciens ne consultent que lorsqu’ils commencent à mal jouer. Avec un collègue, Ida De Boer donne un cours sur la santé des professionnels à tous les étudiants de première année de la faculté de musique d’Utrecht (HKU). « Notre première question est la suivante : avez-vous déjà eu une blessure et quand avez-vous tiré la sonnette d’alarme ? Si vous ressentez une douleur récurrente pendant trois semaines, ou une douleur lors d’un effort maximal, faites-vous examiner. Pourquoi attendre de devoir se faire soigner ? En règle générale, il faut compter deux fois plus de temps pour se remettre sur pied. Attendre six mois, équivaut à une année de convalescence. Et il est déconseillé de prendre indéfiniment des antidouleurs : c’est retarder l’inévitable. » Le meilleur moyen de prévenir les blessures est de garder un bon équilibre. « Un manque d’endurance, de mauvaises habitudes alimentaires et un manque de sommeil sont plus susceptibles de provoquer un surmenage. Si vous voulez être plus résistant, améliorez votre condition physique générale », explique la kinésithérapeute pour musiciens.

Flow

Les musiciens exercent le plus beau métier du monde et, selon la kiné, c’est là que réside le piège des blessures. Les musiciens se laissent entraîner sans réserve par le flow. Ils jouent pour prendre leur pied, cette sensation euphorique qui leur donne des ailes, de l’élan et l’impression de pouvoir tout affronter. « Le flow permet une meilleure coordination, il agit sur le cerveau et permet d’en faire plus, sans que le corps ne ressente quoi que ce soit, le temps s’arrête, vous êtes dans une autre dimension. Vous ne ressentez pas la douleur, elle n’apparaît que le lendemain. » Cet état peut être comparé à la sensation d’euphorie des coureurs et crée une dépendance ; ceux qui en ont fait l’expérience veulent en faire toujours plus, avec des risques accrus de surmenage.

Collègue

Heureusement, la plupart des blessures guérissent. De Boer : « Votre façon de penser à votre blessure influence votre guérison. Je donne des conseils à ce sujet. Je ne crie jamais : c’est un tennis elbow ! Car il y a de fortes chances que le stress s’installe. Je vois déjà ce regard dramatique : ouille, c’est la fin de ma carrière. » Le stress est d’ailleurs une constante dans la vie des musiciens. « Je ne connais aucun musicien qui ne soit pas stressé. Se produire, c’est excitant. Beaucoup de chanteurs et de musiciens bloquent alors leur respiration, ou commencent à respirer très fort. C’est une réaction au stress. Essayez de respirer normalement en toutes circonstances. Le trac peut avoir un effet positif sur votre prestation, mais le stress ne doit pas vous gêner ou vous bloquer. Et si vous êtes stressé à cause de vos pensées négatives, allez consulter. »


Le problème des cuivres

Dans le cabinet d’Ida de Boer, les musiciens blessés qui jouent des cuivres constituent une classe à part. En plus du cou, des épaules, des bras et des doigts, les muscles bucco-dentaires et faciaux sont également menacés. Ida de Boer voit régulièrement des trompettistes avec des dents qui claquent. Les dents se déchaussent sous l’effet de la pression et des vibrations de l’embouchure. Ce phénomène peut modifier la position des dents et causer des problèmes. Ida se souvient parfaitement d’un cas particulier de dystonie focale, où des spasmes ont rendu la pratique impossible et se sont malheureusement avérés intraitables. De Boer : « Dans cette forme de dystonie focale, le muscle des lèvres se contracte involontairement, ce qui empêche de produire de bonnes tonalités ». Le trompettiste en question s’en est accommodé en utilisant des embouchures de plus en plus grandes, mais le couperet a fini par tomber.

Voir également

» Protections auditives

» Quelle est la meilleure protection auditive ?
» La respiration pour les chanteurs et autres musiciens
» Prévenir les dommages auditifs : prenez les risques au sérieux !
» Posture assise pour les musiciens – Réapprenez à vous asseoir !
» Indépendance à la batterie – 10 exercices
» Comment jouer correctement au médiator !

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