Armures : dièses, bémols et bécarres

Peut-être que vous avez déjà vu un dièse (♯) ou un bémol (♭) sur une partition, mais que vous ne savez pas ce que veut dire ces signes. Toutefois, pour lire de la musique, il est important d’apprendre la signification de tous les symboles qui la composent, y compris l’armure, c’est-à-dire l’ensemble d’altérations réunies à la clé. Sur ce blog, je vous expliquerai la différence entre les dièses et les bémols et comment ils sont utilisés. Je vous parlerai également des bécarres (♮) et de quelques règles importantes à connaître, surtout pour lire des partitions.

Dièse (♯)

  • Un dièse (appelé « sharp » en anglais) est un symbole (♯) qui indique que la hauteur naturelle de la note associée (La, Si, Do, Ré, Mi, Fa ou Sol) à ce dièse doit être élevée d’un demi-ton. Un bon moyen mnémotechnique pour s’en rappeler est le suivant : un dièse ressemble à une échelle, qui permet de s’élever. Si vous voyez un Do dièse, par exemple, vous devez jouer le ton qui se trouve entre le Do et le Ré. Sur un piano, c’est la touche noire située à droite de la touche de Do. C’est pareil pour le Ré, le Fa, le Sol et le La.
  • Seule exception sont les notes de Si et de Mi. Sur un piano, par exemple, il n’y a pas de touche noire à droite de ces notes. Il faut donc tout simplement jouer la touche blanche à droite du Si ou du Mi. Dans le cas d’un Si dièse (B♯), vous devez jouer un Do, et un Mi dièse (E♯) est identique à un Fa. À première vue, cela peut paraître étrange. Pourquoi un Si dièse n’est pas tout simplement un Do ? C’est difficile à expliquer. Nous y reviendrons ailleurs !
  • Sur les instruments qui ne possèdent pas de sons fixes – où la détermination exacte du son dépend de la position du doigt sur le manche – il y a bien une (petite) différence entre un Si♯ et un Do, et entre un Mi♯ et un Fa.

Changement du nom de la note avec un ♯

Si une note est haussée par un dièse, le nom de la note change. Ces noms sont faciles à mémoriser si vous connaissez déjà les noms de toutes les notes fondamentales. En effet, il vous suffit d’ajouter le mot dièse ou le symbole ♯.

Armures : dièses, bémols et bécarres

Bémol : ♭

Un bémol (appelé « flat » en anglais) est un symbole graphique (♭) qui indique que la hauteur naturelle de la note associée à ce bémol doit être abaissée d’un demi-ton. Ce signe est donc l’inverse d’un dièse. Un bon truc mnémotechnique pour vous en souvenir est le suivant : le bémol abaisse la note. Si vous voyez le symbole b, il faut donc jouer un demi-ton plus bas. Si un Ré est bémolisé (Ré♭), vous devez jouer la note située entre le Do et le Ré. Sur un piano, c’est la touche noire à gauche de celle de Ré. Notez qu’un Sol♯ dièse et un La bémol, par exemple, représentent la même note. Mais il vaut mieux ne pas utiliser indifféremment ces deux noms l’un ou l’autre.

Changement du nom de la note avec un ♭

Si une note est baissée par un bémol, le nom de la note change. Ces noms sont faciles à mémoriser si vous connaissez déjà les noms de toutes les notes fondamentales. En effet, il vous suffit d’ajouter le mot bémol ou le symbole ♭.

Armures : dièses, bémols et bécarres

Altérations constitutives

  • Sur beaucoup de partitions, on voit des « altérations constitutives » (appelées « key signature » en anglais) à la clé. Une altération constitutive est valable durant toute la portée, pour toutes les notes de même nom. Dans le cas d’une altération de ce type, les dièses et les bémols sont uniquement placés au début de la portée. Voir aussi l’exemple ci-dessous.
  • L’altération est toujours placée sur la ligne de la note qu’elle affecte, peu importe si elle est haussée ou baissée. Ainsi, un symbole de bémol sur la ligne du Si signifie qu’il faut jouer toutes les notes de Si comme des notes de Si♭ (sauf indication contraire), même celles de hauteur différente !
  • Mais pourquoi utilise-t-on des altérations ? Parce que cela évite de mettre des symboles de dièse et de bémol auprès toutes les notes.
  • Avant de commencer à jouer, il est important de regarder les armures à la clé. Mais attention : parfois les armures changent une ou plusieurs fois au fil d’une partition.

Altérations accidentelles

  • Il arrive souvent qu’un compositeur souhaite baisser ou hausser une certaine note juste une ou deux fois dans sa composition. Dans ce cas, le compositeur peut mettre un dièse ou un bémol à gauche de la note qu’il souhaite changer, c’est ce que l’on appelle une « altération accidentelle » (appelée plus simplement « accident »). Voir la deuxième portée ci-dessous pour voir un exemple de ce type d’altération.
  • Important : une altération accidentelle concerne toutes les notes de même nom et de même hauteur qui se trouvent après elle dans la même mesure (sauf indication contraire).

Armures : dièses, bémols et bécarres

Ci-dessous, on voit la même séquence de notes en répétée. La première séquence est accompagnée d’altérations constitutives, tandis que la deuxième séquence contient des altérations accidentelles.

Bécarre (♮)

  • Les altérations constitutives et accidentelles peuvent être « annulées » à l’aide d’un bécarre (♮), appelé « natural » en anglais. Par exemple, si vous voyez le symbole b sur la ligne du Si – dans ce cas, on est censé joué un Sib au lieu d’un Si tout au long du morceau – mais quand vous rencontrez un bécarre dans le courant de la partition, il faut jouer un Si.
  • À l’image des altérations accidentelles, le bécarre s’applique sur toute la durée de la mesure (sauf indication contraire).

Armures : dièses, bémols et bécarres

Double-dièse et double-bémol

  • Le double-dièse est représenté par un symbole qui ressemble à la lettre x, tandis que le double-bémol est indiqué par deux symboles de bémol (♭♭).
  • Les dièses et les bémols permettent de modifier la hauteur d’un demi-ton, tandis que les double-dièses et les double-bémols haussent/baissent la note d’un ton.
  • Ces derniers symboles sont assez rares, surtout sur les partitions destinées aux débutants.
  • Avec les double-dièses et les double-bémols, on trouve également des notes possédant des noms différents mais qui se jouent de la même manière sur beaucoup d’instruments, comme le Do double-dièse et le Ré.

Armures : dièses, bémols et bécarres

Tonalités

Les armures que l’on trouve à la clé d’une partition déterminent la tonalité (appelée « key » en anglais). S’il n’y a aucune armure, la pièce est écrite soit en Do majeur, soit en La mineur. Avec un seul dièse à la clé, la tonalité est Sol majeur ou Mi mineur. Pour chaque nombre d’armures, deux tonalités sont possibles. Pour en savoir plus sur ce sujet, je vous recommande de lire notre blog sur les tonalités musicales.

Voir également

» Notation musicale pour batterie : conseils et astuces pour débutants
» Apprenez à lire les tablatures pour guitare

» Solfège
» Tous les livres de musique
» Papier musique
» Accessoires pour partitions
» Instruments de musique

6 réactions
  1. Léon Munyinga dit :

    Bonjour !
    Est-ce une erreur de chanter les notes en tenant directement compte de la tonalité dictée à l’armature ?

    Exemple : pour une partition avec un dièse à l’armature (gamme de sol), chanter les notes se situant sur la deuxième ligne comme des Do ?

    Merci

  2. Anne dit :

    Est-ce une erreur ci-dessous ?

    TONALITES
    S’il n’y a aucune armure la pièce est écrite soit en Do majeur soit en La Mineur…

  3. Bernard dit :

    Une question : l’armure à la clef s’applique -t’ elle si la ou les notes altérées sont à des octaves différentes ?

    Merci

    • Bonjour,

      Oui, cette altération se continue sur toutes les notes de même nom. Par exemple un Fa dièse à la clé signifie que tous les Fa du morceau sont dièses, quelle que soit l’octave à laquelle ils sont placées.

      Marnix | Bax Music

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