La contrebasse – Apprenez à mieux la connaître

Dans de nombreuses musiques, la basse joue un rôle important, mais dans certains styles, comme le jazz, c’est surtout la contrebasse qui assure un rôle prédominant. Il est également fréquent d’entendre une contrebasse dans la pop. Il s’agit d’un instrument particulier ayant une sonorité propre.

Photo : Gerard Burgers

L’évolution de la contrebasse

La contrebasse (en anglais : double bass ou upright bass) appartient à la famille des instruments à cordes frottées, mais contrairement aux idées reçues, il ne s’agit pas d’un grand violon ou d’un violoncelle. En réalité, la contrebasse appartient à la famille de la viole de gambe. Ceci est dû à la forme : la famille des violons n’a pas « d’épaules tombantes », alors que la famille des violes de gambe en a (voir la photo ci-dessous). Autre différence importante : la famille des violons est accordée en quintes, alors que la famille des gambes (et donc la contrebasse) est accordée en quartes. Voici l’accordage (du grave à l’aigu) : E-A-D-G. C’est donc le même accordage que celui de la basse. Ce dernier point est d’ailleurs logique, puisque la basse est « dérivée » de la contrebasse. Lorsque les orchestres de jazz, en particulier les big bands, se sont mis à jouer de plus en plus fort autour de la Seconde Guerre mondiale, il est devenu de plus en plus difficile pour le contrebassiste (sans ampli) de faire face à la section d’instruments à vent en termes de volume. L’amplification par le biais d’un micro était déjà possible à l’époque, mais elle a rapidement posé des problèmes de larsen. L’invention de la basse électrique devait apporter la solution. En 1951, le fabricant de guitares Leo Fender a créé la Precision Bass, qui est toujours fabriquée aujourd’hui et est considérée comme l’ancêtre de toutes les basses. La basse a joué un rôle important dans le développement de la musique pop et du rock. Grâce à la technologie actuelle, les contrebasses peuvent être très bien amplifiées (voir encadré). L’un des avantages de la basse est qu’elle est beaucoup plus compacte que la contrebasse, que Leo Fender appelait irrespectueusement la « niche du chien ».

Photo : Gerard Burgers

Swing et Walking Bass

Michael Bürger, bassiste et contrebassiste, a commencé à jouer de la basse dès son plus jeune âge et est rapidement tombé sous le charme de la contrebasse. « C’est venu de mon intérêt grandissant pour le jazz. Naturellement, le jazz se joue aussi à la basse, mais pour le swing, la contrebasse est plus adaptée que la basse. Dans le swing, vous avez la Walking Bass et cette technique sonne mieux sur une contrebasse. « Dans la musique classique, la contrebasse est principalement utilisée comme un instrument à archet, mais dans cette musique aussi, les cordes peuvent être pincées. C’est ce qu’on appelle le pizzicato. « Cette technique donne un « boom » que l’on n’obtient pas en jouant avec l’archet », note Michael. Lorsque le blues, puis le jazz, ont vu le jour, la recherche d’un son grave s’est rapidement tournée vers la contrebasse. La contrebasse possède un son qui lui est propre. « Le son est plus « élastique » que celui de la basse », explique Michael. « C’est probablement parce que le son s’accumule. Le son d’une basse est plus rapide. En jouant sur une contrebasse, vous devez en tenir compte dans votre timing. » La contrebasse ne possède pas de frettes, ce qui permet de glisser d’une note à l’autre, comme sur une basse sans frettes.

Intonation

Jouer sans frettes nécessite une maîtrise de la technique et une bonne oreille. Ce sont principalement les doigts qui produisent le son. De plus, le contrebassiste doit appuyer sur la corde au bon endroit pour obtenir la bonne tonalité. « C’est pourquoi il est utile d’envisager d’apprendre à jouer avec un archet », note Michael. « Une note jouée à l’archet vous permet de savoir immédiatement si vous jouez juste, ce qui est plus difficile avec une note jouée avec les doigts. « Jouer de la contrebasse est plus difficile que de jouer de la basse, observe Michael, qui joue des deux instruments. « C’est principalement parce que sur une contrebasse, vous devez faire le son vous-même ; vous n’avez pas d’orientation visuelle et pas de frettes. C’est pourquoi la règle est la suivante : ne regardez pas le manche pendant que vous jouez, vous devez le faire complètement « à l’aveugle ». Le « slapping », que l’on peut faire sur une basse, ne peut pas être réalisé sur une contrebasse. Dans le rockabilly, on utilise une technique de jeu assez similaire, à savoir claquer les cordes. « Cette technique permet d’obtenir une grande force de frappe », explique Michael. Lee Rocker des Stray Cats est un maître en la matière.

Débuter à moindre coût

Choisir la contrebasse est avant tout un choix artistique : dans certains styles de musique, une contrebasse convient mieux qu’une basse. L’atmosphère d’une chanson peut également nécessiter une contrebasse. Est-ce que le prix de l’instrument peut aussi influencer votre choix ? Après tout, la basse est un instrument relativement abordable et pour une somme raisonnable, vous disposez déjà d’un bon set pour débutants. La situation est différente pour la contrebasse, qui est beaucoup plus chère. « Mais cela ne doit pas être un obstacle pour apprendre à jouer de la contrebasse, car vous pouvez d’abord en louer une », explique Michael. « Si finalement vous y prenez goût, vous pouvez souvent acheter la contrebasse louée à un prix réduit ». C’est particulièrement important pour les enfants, car ils ont besoin de jouer sur une contrebasse qui grandit avec eux. Il est possible de commencer dès l’âge de sept ans. Vous commencerez alors sur une contrebasse de 1/8, puis vous passerez à 1/4, 1/2, 3/4 et éventuellement à la contrebasse complète. La plupart des contrebassistes ne franchissent pas cette dernière étape : la contrebasse 3/4 est en effet la taille la plus courante. Les cordes d’une contrebasse sont beaucoup plus chères que celles d’une basse, mais elles durent longtemps. « La contrebasse est et reste un grand instrument, bien sûr. « Il faut être prêt à jouer de la contrebasse », observe Michael. « Pourtant, elle rentre dans presque toutes les voitures, même dans ma première Coccinelle. »

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